lundi 31 octobre 2011

Hanoï et ses multiples facettes

Premiers pas au Vietnam, et, pour se mettre en bouche, nous avons arpenté sa capitale toute la journée durant ; une bonne occasion de découvrir une ville aux multiples facettes.

Tout d’abord, le vieux Hanoï, ce quartier historique est constitué de multiples rues et ruelles, où il ne faut pas 3 minutes pour se perdre ou se faire rentrer dedans par un scooter. Il regroupe la plupart des hôtels et des restaurants de la ville, et par conséquent, toutes les activités que le tourisme peut générer. L’activité commerciale (échoppes de rues, boutiques, vendeurs ambulants) y crée une animation débordante, presque étouffante, ainsi qu’une atmosphère traditionnelle qui correspond à peu de choses près aux stéréotypes de la grande cité asiatique que nous nous faisions en France.


Transition brutale, il suffit de traverser, non sans mal, un grand boulevard grouillant de milliers de véhicules (principalement des 2 roues) pour changer totalement d’ambiance. 

Calme, ordre, propreté et même rigidité, nous voilà au cœur du quartier hébergeant le pouvoir politique – communiste - du pays. On sent très vite qu’on n’est pas là pour la déconne, et, à défaut, les charmants militaires postés tous les 50 mètres sont là pour nous le rappeler à grands coups de regards peu chaleureux et de sourires non rendus.

Ce grand quartier est constitué d’esplanades, bordées de ministères en tout genre à l’architecture typiquement communiste (au cas où les services de renseignements locaux surveilleraient les sorties internet du pays, nous tenons à leur préciser que nous avons trouvé cela… coquets !) et de multiples ambassades. En son centre, une immense esplanade héberge le mausolée d’Ho Chi Minh, mais comme tous les ans, Monsieur s’absente de Septembre à Décembre pour passer du bon temps auprès de ses anciens amis russes, nous n’aurons donc pas eu le plaisir de la saluer.

Par la suite nous sommes descendus plus au Sud de la ville, où se côtoient sans complexe de vieux bâtiments d’architecture coloniale française et quelques buildings modernes, une cathédrale impressionnante et un ancien temple / collège fondé par Confucius, un joli lac paisible et des artères grouillantes, des boutiques de luxe et des petits marchés de rue… !





Bref, pleins d’images différentes  en une seule petite journée, demain nous filons vers la baie d’Halong mais il n’est pas impossible qu’on décide de refaire un saut ici en revenant pour voir quelles autres surprises Hanoï nous réserve.

C'est quand qu'on arrive?

Luang Prabang est une ville charmante où beaucoup de personnes restent s’y installer. Mais maintenant je comprends pourquoi, en fait il est très difficile de la quitter ! Nous voulions prendre un bus jusqu’à Hanoï (Vietnam) jeudi dernier mais le bus circule tous les jours sauf le jeudi. On attend une journée de plus et on nous annonce que le bus du vendredi est annulé. Finalement à 18h le samedi nous embarquons direction Hanoï pour 24h de bus couchette. Il s’avérera que le trajet a duré 29h...

Les bus couchettes au Laos sont des bus normaux mais au lieu d’y avoir des sièges assis, ils sont couchés. Pour ceux qui ont eu la chance d’avoir ça, on pourrait se croire dans les lits pour enfant en forme de voiture. On est allongé puis nos pieds sont sous une bute en plastique, à l’endroit où notre voisin pose sa tête. Le concept n’est pas trop mal mais les asiatiques sont petits, contrairement à nous…

Le bus est rempli de jeunes touristes de toutes nationalités (espagnols, anglais, français, polonais, argentins, canadiens, israéliens…) plutôt sympas même si un peu gueulards sur les bords (pour certains). L’assistant du chauffeur que je surnommerai « petit nerveux » est par contre très rustre et totalement désagréable, appréciant nous diriger à la baguette et comprenant l'anglais quand ça l'arrange. 

Les premières heures se passent correctement puis nous commençons à avoir soif mais l’eau et la nourriture, qui étaient inclus dans le prix du billet, n’existent en fait pas. On nous laisse nous restaurer dans des bouibouis aux prix excessifs sans distributeur de billets ; heureusement quelques dollars au fond de la poche servent toujours.

La nuit tombant, la fatigue commence à arriver mais le bus ne fait que de s’arrêter, de nouveaux passagers montent, l’assistant du chauffeur coure partout, met de la musique bien fort puis décide de projeter des films thaï, sous titré en une langue et traduit en lao par une seule personne qui fait toutes les voix. Au total il y a eu 4 films mais nous n’avons même pas eu la chance de voir la fin d’un seul. Je ne pourrai pas dire pourquoi mais « petit nerveux » a toujours changé de DVD avant la fin.

Au bout de plus de 24h de bus, on en a tous eu un peu marre de la route et du « petit nerveux », tout le monde a commencé à râler après lui et principalement les deux israéliennes. Il a mis la musique à fond mais au lieu de nous laisser bouche bée, tout le monde s’est mis à chanter, c’était plutôt marrant et ça a permis de faire passer un peu le temps.

Au final, le chauffeur nous a laissé à 10km d’Hanoï, nous avons pris un minibus qui nous attendait comme par magie et nous a conduit à son hôtel. L’effet de groupe a tout de même permis de faire baisser le prix de la chambre et il s’avère, après avoir comparé plusieurs hôtels, que celui-ci est plutôt pas mal. Et pour  la première fois depuis qu’on est parti, il y a une baignoire…!

Une si petite main...

Ayé, au bout d’un long (trop long) voyage en bus nous sommes arrivés au Vietnam. Maud reviendra sur le sujet plus tard, je ne vais donc pas en dire plus, seulement pointer un petit détail marquant.

Après quelques heures de route, le bus s’est arrêté comme il est de tradition dans un « restaurant », qui appartient toujours à la famille d’un des chauffeurs, qui est toujours dans une zone des plus isolées et dont les prix sont toujours excessifs ! Bref, rien d’anormal jusque là, par souci d’économie, on commande 2 portions de riz sautés aux légumes (la viande en  plus nous aurait coûté 30 centimes d’€ chacun !), et demandons les toilettes. Dans l’arrière court. Ok, on traverse la cuisine, logique pour aller faire ses besoins, et nous nous arrêtons au milieu de la dite court pour observer 2 petites chouettes qui dorment dans une cage ainsi qu’un singe, tout mignon, qui s’agite dans une petite caisse en bois ajourée.

Ellipse narrative de 5mn, la description du passage aux toilettes turques n’est pas nécessaire au récit.

Retour dans la salle de resto, je m’installe sur une table avec d’autres touristes (nos compagnons de galère) pour attendre mon plat. Plusieurs d’entre nous bloquent sur une petite assiette non débarrassée du service précédent, et après 2-3 secondes sans réaction, on en arrive tous à la même conclusion. La chose qui traîne au fond de l’assiette est une petite main de singe, qui pendouille au bout d’un os tout décharné à côté d’autres détritus… Après ça, inutile de vous préciser que notre assiette de riz a été passée au peigne fin pour être sur d’identifier tout ce qui la composait !

Cette histoire fait suite à une autre du même type, il y a quelques jours nous avons fait une pause de 5mn sur nos vélos pour regarder un chien entier qui rôtissait lentement à la broche devant un resto sur la route entre les cascades et Luang Prabang.

samedi 29 octobre 2011

On the road again

Après cette "pause" un peu plus longue que prévue au Laos, nous réajustons nos sacs à dos, ressortons le Lonely Planet et reprenons le bus pour un court trajet (24h cette fois-ci) en direction du Vietnam.

Il paraît que la famille Nguyen nous y prépare un accueil chaleureux, on attend de voir ça...! Sarah, tu confirmes?

Same same but different


Cette expression laotienne résume à elle seule notre court passage dans la vie locale de Luang Prabang.

En tant que HelpX, on a un statut un peu particulier, à cheval entre 2 mondes « same same but different », celui du « Staff » lao (le personnel) et celui des Expat’, et c’est une excellente occasion de pouvoir observer ces 2 mondes, qui partagent un même lieu de vie mais sont clairement différents !

D’un côté, travailler au resto nous donne une vraie belle occasion de côtoyer les travailleurs laos, de partager un peu de leur quotidien et d’en apprendre beaucoup sur les conditions de vie du pays. En résumé, salaires très faibles (entre 25 et 100 € / mois pour des semaines de plus de 60h), travail jeune (une bonne moitié du staff à moins de 20 ans), système D (certains dorment sur place, d’autres viennent tous les jours avec leurs bébés…) et volonté forte de faire des études et de se former, à l’anglais notamment. Luang Prabang étant une ville très touristique et le resto dans lequel on bosse étant assez classe (repas complet pour environ 10€, alors qu’on peut manger sur le marché très correctement pour moins d’1€ par tête), les laos qui bossent ici sont conscients de l’écart entre leur niveau de vie et celui des touristes, ce qui expliquent qu’ils ont parfois du mal à comprendre pourquoi nous venons « bosser » à leurs côtés.

C’est d’autant plus vrai qu’ils côtoient quotidiennement des expatriés, qui, pour le coup, ont un niveau de vie vraiment différent. Pour en faire un portrait rapide – légèrement critique et caricatural – il s’agit bien souvent de quarantenaires, arrivés ici il y a une petite dizaine d’années avec un petit capital leur permettant d’investir dans un premier business, au départ avec des envies d’aventures et d’évasion. La vie passant, les expat’ multiplient le nombre de business qu’ils ont (notre hôte gère un resto, un bar piscine branché et possèdent plusieurs terrains et maisons en location), augmentent la taille de leur staff mais pas leur salaire (ici, plus de 40 employés pour 2 établissements), tentent de leur offrir des conditions de travail meilleure à la moyenne nationale (souhaitent-ils se donner bonne conscience ?), se marient avec des locaux (si j’étais médisant je préciserai que ces locaux ont en moyenne 20 ans de moins), passent le plus clair de leur temps en autarcie (Vinh, un éminent membre franco-vietnamien de cette communauté résumait cet aspect en une charmante expression : « Chez les expats, quand tu pètes, tout le monde le sent ! »), notamment à boire dans les établissements tenus par d’autres expats (les bars à phalangs), et coulent une vie calme et paisible en captant une part importante des fruits du tourisme local. Seuls petits soucis, ils éprouvent parfois quelques difficultés avec la police. Le Laos étant sous régime communiste, la propriété privée et la liberté d’entreprendre sont relativement limitées, mais bon, tout ça se règle assez facilement, en utilisant un porte-nom lao ou en corrompant gentiment quelques fonctionnaires.

Bref, pour employer des grands mots, on en arrive à une sorte de colonialisme économique, mené par de grands enfants inconscients qui sont partis « prendre du bon temps » dans un pays exotique ! Le tableau est un peu noir, et il ne faut pas généraliser (Nathalie, notre hôte HelpX a conservé son amour pour ce pays et n’est pas tombée dans les dérives du système expat’) mais le phénomène est assez marquant dans cette belle ville de Luang Prabang.

Du coup, nous, on a le cul entre 2 chaises, souhaitant vraiment découvrir la vie locale mais étant confrontés d’une part, à une position d’infériorité que se donnent certains laos habitués à être infantilisés par les expat’, et d’autre part, aux sollicitations de la communauté d’expats qui cherche à rencontrer de nouvelles têtes pour faire varier un peu leur quotidien festif et répétitif.

Cette pause dans notre voyage fût très intéressante et reposante, mais il s’agit maintenant de reprendre notre chemin, pour ne pas s’enterrer ici et glisser peu à peu vers les charmes apparents de la vie d’expat’ (ce qui peut vite arriver si on se laisse trop porter par les choses).

lundi 24 octobre 2011

Quelques jours de HelpX

Après quelques jours de HelpX, voici un premier bilan sur les tâches accomplies. A notre actif, nous avons désormais vidé et nettoyé une cuisine de restaurant, aidé à faire une ouverture dans un mur, construit un coffrage en bois pour placer un four dans ce mur, réalisé un comptoir, un passe plat, un plan de travail-étagère, une crédence en bois. Bref, de quoi mettre à profit les heures d'entraînement que Simon a passé avec Richard! Nous avons également vidé une arrière cuisine, réorganisé une pièce à bordel et cuisiné une marinade « occidentale » pour un barbecue. La dernière tâche a d’ailleurs été très sympa et pas si simple à concevoir lorsque plusieurs laos te scrutent du regard et que tu cherches des ingrédients non exotiques dans une cuisine de restaurant asiatique.

Tous ces travaux nous ont permis d’apprendre à nous servir de nos mains, d’échanger et de passer de très bons moments avec des laos (notamment avec Tai, Pou, Sao et Mi) et des phalangs, notamment nos "collègues". De plus, nous avons pu découvrir quelques nouveaux plats du restaurant mais tout n’a pas été concluant : la peau de buffle sauce piquante enroulée d’une algue du Mékong grillée n’a pas ravie nos papilles.
Côté hébergement, nous travaillons pas mal et n’avons pas le temps de nous poser dans notre maison mais on ne s’en porte pas plus mal, surtout depuis que l’on a vu le gros gecko qui séjourne dans notre chambre et son copain le rat qui a mangé ma sandalette. 



En tout cas, cette expérience est très chouette, mais nous n’avons pas le temps de nous éterniser ici et nous reprendrons la route d’ici quelques jours direction le Vietnam.





Météo laotienne


Fréquenter des laos a pour gros avantage de nous permettre d’apprendre des croyances locales un poil fantaisistes, notamment celle affirmant que les Geckos peuvent prédire la météo. A la tombée de la nuit, si ces lézards omniprésents ici (un peu trop d’ailleurs, y en a un gros – une bonne vingtaine de centimètre – qui squatte notre chambre à longueur de temps, Simon dort dans le stress !) poussent leur cri un nombre impair de fois successives, c’est qu’il pleuvra le lendemain, un nombre pair c’est qu’il fera beau !

Si on avait voulu faire un second épisode sur le parallèle entre les animaux étrangers et les animateurs télé français, on aurait appelé cet article Laurent Romgecko, mais on s’abstiendra… Ou peut être pas.

PS : Le spécimen sur la photo est un très petit croisé en Inde, on a pas encore d'images de notre colloc', il est pudique.

Devinette


Savez vous à quoi on  reconnaît, à coup sûr, un français en voyage à l’étranger (au-delà de son accent anglais désastreux bien entendu) ???

...

A ses pompes ou à son sac à dos Quechua de chez Décathlon. Le stéréotype du franchouillard avec son béret et sa baguette de pain sous le bras est en train de prendre un sérieux coup de vieux !

Défaite honorable

Impec’, une défaite honorable avec même un p’tit goût de victoire à portée de mains sera parfaite pour nous, on ne devrait pas trop en baver en Nouvelle-Zélande !

Zones blanches du haut débit

La connexion internet s’avère plus difficile au Laos, ce qui explique ces absences momentanées de publication et ces gros pâtés d’articles envoyés d’un coup ! Mais nous sommes surs que notre auditoire (de premier choix) ne nous en tiendra pas rigueur.

jeudi 20 octobre 2011

Bagages posés pour une durée indéterminée


Dans un article précédent, on disait qu’il allait falloir qu’on se recrée des contraintes assez rapidement, c’est maintenant chose faite. Enfin, contrainte, le mot est très fort voire même totalement inadapté au sort qui nous est réservé !

Nous sommes donc arrivés avant-hier soir à Luang Prabang, « Joyau du Laos » comme disent les brochures touristiques, avec pour ambition de faire du HelpX, à savoir un système de travail volontaire similaire au Wwoofing pour ceux qui connaissent, et qui nous avait été chaudement recommandé par Bouba et Claire. Le principe est simple, quelques heures par jour, on met nos compétences et surtout notre bonne volonté au service d’un hôte en échange de quoi nous sommes nourris / logés.

Au-delà de l’intérêt économique de la chose (qui pour être honnête au Laos n’est pas une priorité compte tenu du coût de la vie ; ce sera peut-être différent en Australie et Nouvelle-Zélande), cela nous permet surtout de poser nos gros sacs quelques temps, de rencontrer pleins de personnes (tant des laos que des « phalangs » (étrangers) dans le même cas que nous), de prendre la mesure du rythme de la vie locale et de contribuer à notre manière à une aventure individuelle loin de chez nous !

En l’occurrence, nous avons été très chaleureusement accueillis par Nathalie, québécoise expatriée ici depuis plus de 7 ans et semble t’il dotée d’une générosité à la hauteur de son hyperactivité, pour participer à la vie de son restaurant, le Dyen Sabai. Les conditions qui nous sont offertes ici semblent tellement bonnes qu’elles en sont presque gênantes : nous sommes hébergés dans une charmante maison au bord du Mékong qu’on partage avec un couple de ch’tis HelpX aussi, sommes nourris des excellents plats qui composent la carte du resto, bénéficions dans notre « boulot » de pas mal de latitude et d’une ambiance détendue et  sommes très bien accueillis par les employés des lieux ! Cela semble marcher à la confiance ici, on va tâcher d’être à la hauteur !

Première mission, réorganisation / rafraîchissement de la cuisine du restaurant pour préparer au mieux la haute saison qui arrive à grands pas ! Pour la suite, rien n’est défini, mais les idées semblent fuser dans la tête de Nathalie et nous ne devrions pas nous ennuyer.



On ne sait pas encore vraiment combien de temps on va rester ici, tout dépendra des besoins et de nos envies, mais on est en train de prendre goût à cette « contrainte ». On dirait presque que le travail nous manque !

Les longues soirées d’Automne au Laos



Compte tenu du règlement très strict qui est en application au Laos dans l’ensemble des Guest house, on ne sait plus trop comment occuper nos longues soirées d’Automne, surtout si on nous prive de nos passe-temps habituels (Ah bon, vous ne saviez pas ?!?)! Du coup, on est obligé de sortir au marché nocturne, d’aller se nourrir à l’extérieur et même d’essayer de rencontrer d’autres gens ! Mais pas plus tard que 22h, après c’est couvre-feu pour tout le monde et on ne déconne pas avec ça !

mardi 18 octobre 2011

Sabaai Dii !

Ça y est, on a fait un treck ! Après plusieurs jours d’attente car pas de candidat, nous avons enfin trouvé deux personnes pour se joindre à nous. Notre plan initial était de partir deux ou trois jours : une ou deux journées de rando dans la jungle et une journée kayak sur la Nam Tha. Finalement, on n’a pu faire qu’une journée jungle et villages mais après la balade en vélo de la veille, nos cuisses ne l’ont pas regrettées.


Nous sommes partis avec deux hollandaises (rien à voir avec la primaire PS) et un guide et avons été dans trois villages, proches de Luang Namtha. Dans chacun de ces villages, nous étions accueillis par des enfants souriants et des parents qui l’étaient parfois moins, au son du « Sabaai Dii » que nous avons-nous aussi appris à maîtriser. Ici, cela signifie aussi bien « Bonjour », « Au revoir », « Comment ça va » que « Je vais bien »… !

La population du nord du Laos est très hétéroclite. Elle est composée de multiples ethnies provenant entre autre de la Thaïlande et de la Chine. Chaque village a sa propre langue, sa culture, ses règles et ses croyances. Les gens ne se mélangeaient pas et, depuis quelques années, l’école se développant, la langue nationale du Laos s’est répandue et les différents villageois peuvent maintenant se comprendre et, pourquoi pas, se marier ensemble. Nous avons rencontré des habitants de villages Lenten, Khamu et Akha. Les Khamus, par exemple, vénèrent les esprits assimilés à des grands parents, et les vénèrent notamment en leur donnant pour offrandes des têtes de cochon, des œufs de poule et des queues de chats. Alors que les Akhas sacrifient un cochon et construisent des maisonnettes devant leur maison pour garder les esprits. 

Nous avons ainsi pu apprendre plusieurs coutumes mais une m’a semblée très étrange voire dangereuse. « Les familles Akhas vivent ensemble dans des petites maisons. Les enfants n’ont pas le droit d’avoir de rapport sexuel sous le même toit que leur parent. (Jusque là tout va bien mais ça se complique.) Dès qu’ils ont 14 ans, les parents construisent une maisonnette à côté de leur domicile et leur enfant, fille par exemple, va y dormir tous les soirs avec un partenaire différent chaque nuit jusqu’à ce qu’elle soit enceinte. Lorsqu’elle devient mère, elle se marie avec l’homme qu’elle pense être le père de son enfant. » A méditer… 

Ensuite le reste de la journée a été notre treck dans la jungle. Nous n’avons vu aucun gros animal mais avons bien arpenté la colline et avons pu admirer les superbes paysages. Au passage, un grand merci à notre vendeur de chez Décathlon qui se reconnaîtra car les chaussures sont parfaites.

dimanche 16 octobre 2011

Le Laos par le sport


Premiers pas au Laos, il nous aura suffit d’un trajet en bus pour nous sentir vraiment bien dans ce pays, qui pour le moment rime avec rencontres de gens farfelus et surtout paysages magnifiques. Autant attendre quelques jours avant de tirer des conclusions, mais les photos, même si le ciel y est couvert, en disent déjà long sur l’atmosphère paisible et rurale qui règne ici.

Du coup, on commence les petites histoires sur notre nouvelle terre d’accueil par quelques mots sur le sport, en grands athlètes que nous sommes on ne pouvait pas y couper ; quoi que les paysages ici nous donneraient presque envie de nous mettre à cette activité masochiste qu’est le footing au petit matin !

Les différentes péripéties liées au passé colonial de la France (le Laos étant une ex province d’Indochine) ont laissé ici des traces plutôt inattendues. Au détour d’une ballade en vélo, on a eu la surprise de constater que les jeunes laotiens s’adonnaient à une activité qui nous est étrangement familière, à savoir la pétanque… 2 petites nuances cependant : ici, ils appellent ça « Pétang » (non, ce n’est pas un extrait du dernier spectacle de Michel Leeb) et une bonne partie ne s’accompagne pas de Pastis mais de Beer Lao, véritable boisson nationale.


Second sport, inconnu pour nous celui-là, même si on l’avait déjà aperçu en Thaïlande, le Sepak Takraw qui semble vraiment populaire ici. En gros, cela ressemble à du volleyball, qui se joue par équipes de 3 avec une balle en rotin tressé. Les joueurs la frappent avec les pieds, genoux et têtes, le tout avec de belles acrobaties. Les matchs semblent se faire dans les cours d’écoles ou dans celles des temples, et ça donne lieu à des rassemblements de spectateurs de passage assez passionnés ; Pour nous, s’arrêter au bord d’un terrain 5 minutes est souvent une bonne occasion d’engager la discussion avec les habitants des villages, ce qui contribue au charme de la chose. Pour plus de détails, y’a wikipédia qui saura vous en dire beaucoup plus que nous sur le sujet!


Dernier point, lié à l’actualité du rugby français celui-là. La France est en finale, c’est très bien. Mais comme on prévoit d’aller en Nouvelle-Zélande d’ici quelques mois et que la façon dont s’est qualifiée notre chère équipe ne semble pas faire l’unanimité, si on pouvait s’incliner proprement et dignement dimanche prochain, ça nous irait bien aussi! Je sais, c’est pas très chauvin de dire ça, mais la diplomatie par le sport, ça peut vous changer un voyage au royaume du ballon ovale ! Déjà qu’on va nous y parler du Rainbow Warrior à toutes les sauces, alors faisons profil bas côté rubgy, ce serait parfait ! Et en plus, ce sera bon pour votre santé, ça vous donnera un prétexte de moins pour boire de la bière ! 

vendredi 14 octobre 2011

Le circuit des 3 Chiang…


…successivement Chiang Mai, Chiang Rai puis Chiang Khong pour nous approcher progressivement de la frontière et n’avoir qu’à traverser le Mékong pour arriver au Laos.

Dans un premier temps, ces quelques jours au Nord du pays nous ont libéré de la contrainte des inondations et des moussons, ce qui nous a donné nettement plus de latitude dans nos déplacements. Agréable pour nous, mais ça doit l’être nettement moins pour les Thaïlandais vivants plus au Sud, où les choses ne semblent pas franchement s’arranger.


Dans le nord, on aura bien mangé (ça, vous l’avez compris je pense), on aura fait de belles rencontres (notamment en mangeant !), on aura enfin vu des éléphants (en faisant une chouette excursion à vélo jusqu’au zoo de Chiang Mai, seul moyen pour nous de voir ces animaux sans avoir à monter dessus et à nous remémorer nos chameaux indiens...), on aura vu des temples et des marchés, on  aura profité pleinement de l’ambiance reposante qui règne ici et on en aura pris plein la vue avec les paysages montagneux de la région ! 

Seul truc qu’on n’aura pas fait ici (enfin parmi ceux qu’on aurait aimé faire), c’est partir en trek dans les montagnes pour découvrir la jungle et les nombreuses ethnies qui vivent dans le coin (la région ayant été successivement indépendante puis rattachée à la Birmanie, au Laos, à La Thaïlande et à la Chine...). En réalité, il ne s’agit que dans un semi-raté, on le rattrapera sans souci au Laos, mais là on va essayer de s’y prendre un poil plus à l’avance pour que ça corresponde vraiment à nos aspirations!

Dernier point et non des moindres pour l’intéressée, à l’issue d’une marche de 4km en bordure d’une 2x3 voies, nous avons arpenté notre premier vrai supermarché de Thaïlande où Maud a pu trouver un mini pot de Nutella! Son sourire compensait largement le prix excessif de ce précieux sésame !

jeudi 13 octobre 2011

Une journée rêvée…au programme : cuisiner et manger toute la journée !



Hier, nous avons pris un cours de cuisine où plutôt une journée de cuisine (9h30 à 16h) et c’était vraiment bien.

Nous étions un groupe de 6 jeunes : deux québécois avec leur accent marrant et utilisant des mots comme « chaudron » pour désigner une casserole ou PFK « Poulet Frit du Kentucky » pour parler de l’enseigne de fast food « KFC » ; et deux néerlandais, surement avec un accent et langage particulier mais il m’était plus difficile de les comprendre !



La journée a commencé au marché où notre « chef  cuisto » nous a expliqué ce qu’étaient les différents fruits, légumes et épices qu’ils cultivent ici. Ca nous a enfin permis de répondre à toutes les questions qu’on se posait quand on allait au marché, notamment «Pourquoi ils ont un goût amer ces petits pois ? En fait, ce ne sont pas des pois mais des aubergines… » Ensuite, nous avons pris un verre autour d’une assiette de fruits et gâteaux sucrés puis nous avons commencé à cuisiner. Simon et moi avons choisi 10 plats différents (5 chacuns) afin de goûter un maximum de spécialités thaïs. 

Dès que nos plats étaient cuisinés, (ce qui est assez rapide car la cuisine se fait au wok et les feus sont très chauds. Il suffit de saisir les ingrédients, d’y ajouter des sauces, des herbes et en un instant le tour est joué) nous allions les dévorer. Enfin au début car au bout de plusieurs assiettes notre estomac a commencé à saturer mais il n’était pas question d’en laisser… 

Désormais, nous savons cuisiner les pad thaïs, la salade de papaye, la salade de poulet aux noix de cajous, les nems (enfin pas les nems vietnamiens, les thaïs), la soupe aux crevettes, la soupe au lait de coco, le poulet au curry vert, les pâtes de Chiang Mai au curry jaune, les bananes frites et la mangue au riz gluant. Monsieur Guilliot sera d’ailleurs ravi d’apprendre que les thaïlandais mettent encore plus d’épices et d’herbes aromatiques que moi dans leur plat et que ça m’a donné des idées… 



mercredi 12 octobre 2011

On s'embourgeoise...!

Fini (au moins temporairement) les rangées de chaussettes trempées, après un lavage à la main, qui pendouillent toute la nuit sur un fil au-dessus de notre lit en essayant de sécher péniblement au souffle du ventilo!


Le sourire de la ménagère ne fait-il pas plaisir à voir...? Non j'déconne, en général, c'est moi qui m'y colle!

L'une de nos dernières contraintes vient de tomber, il va falloir qu'on s'en crée de nouvelles je pense, sinon on ne tiendra pas le coup!

mardi 11 octobre 2011

Moussons 2


Quelques nouvelles fraîches sur les inondations qui ne cessent de frapper la Thaïlande (ainsi que le Cambodge d’ailleurs) et que nous avons « enjambées » la nuit dernière. 

Depuis quelques jours réfugiés à proximité de la frontière birmane (la voie terrestre vers ce pays est totalement fermée), nous n’avions pas d’autres choix que de faire la route en sens inverse et de retourner vers Bangkok. Pendant ce temps, la mousson ne s’est pas franchement calmée et le gouvernement a ouvert, pour cause de trop-plein, les vannes des différents barrages successifs censés prémunir la capitale d’une montée des eaux. Les inondations ont donc continué de descendre progressivement vers le sud du pays, et à en croire les dires des locaux, Bangkok devrait être sous les eaux dans les jours à venir.

Renseignements pris, nous avons donc opté pour un trajet direct en bus de nuit vers Chiang Mai, ce qui nous a permis de traverser d’une traite les régions inondées (notamment les alentours d’Ayuthaya et de Sukkhothaï). Le trajet fut très impressionnant, l’autoroute (principal axe routier du pays) était parfois recouverte de quelques 30 ou 40cm de flotte et les paysages alentours se résumaient sur de nombreux kilomètres à d’énormes étendues d’eau dans lesquelles se reflétaient les très nombreux éclairs et d’où on pouvait voir des habitations dépasser (parfois même juste des toits…) ; le genre d’images qu’on a plus l’habitude de voir au JT qu’au travers la vitre d’un bus.

Ni l’un ni l’autre ne sommes parvenu à fermer l’œil de toute la nuit, et j’avoue qu’on se sent un peu inutile en tant que touriste dans ce genre de circonstances… Maintenant, nous sommes à Chiang Mai, dans le Nord du pays, où la saison des pluies semble terminée, et avec les portes du Laos qui s’ouvrent à nous. 

Précisions complémentaires de Maud : 
« Ni l’un ni l’autre ne sommes parvenu à fermer l’œil de toute la nuit… » Enfin presque, j’ai surpris Simon s’assoupir et se réveiller brutalement pour me raconter que l’eau était arrivée à hauteur de ses pieds mais que l’on continuait de rouler. Il faut préciser que nous étions dans un bus à étage et de plus à l’étage supérieur et aux dernières nouvelles, notre moyen de transport n’était pas amphibie…

Précisions complémentaires de Simon : 
Je déments, c’est de la pure calomnie !

lundi 10 octobre 2011

Un petit goût de Birmanie…


S’il faut reconnaître un intérêt aux fortes moussons qui touchent la Thaïlande, c’est celui de nous avoir obligé à temporairement changer de cap et à sortir du chemin tout tracé que l’on avait imaginé initialement. 

La situation dans le centre du pays étant toujours très délicate (c’est le moins qu’on puisse dire, mais on en parlera dans le prochain article), nous avons donc poussé encore un peu plus vers l’ouest du pays jusqu’à atteindre la ville de Sangkhlaburi, située à quelques kilomètres de la frontière birmane. Et ce fut donc pour nous une excellente surprise !

Pour mieux comprendre l’intérêt de cette ville, un rapide historique s’impose. 

Initialement, Sangkhlaburi était une ville située au fond d’une vallée verdoyante au confluent de 3 rivières. De par sa proximité avec la Birmanie, la ville était aussi un lieu de refuge pour de nombreux birmans, chassés de leur pays par la Junte au pouvoir. Il s’agit principalement de Mons et de Karens (2 ethnies locales), à tel point que la ville devienne rapidement le plus grand lieu de résidence de la communauté Mon (qui constitue environ la moitié de la population). Ces Mons, sans papier, sont juste tolérés par les autorités thaïlandaises, qui les cantonnent à la ville et à ses alentours, grâce à de nombreux barrages militaires qu’on a eu le plaisir de passer les uns après les autres sur la route.

Après la construction en 1983 d’un barrage, la ville fut totalement engloutie (la pointe de l’ancien temple serait d’ailleurs visible au milieu du lac pendant la saison sèche, mais vu la météo on n’a pas pu vérifier !). Le gouvernement a donc entrepris de reloger la population, et a ainsi construit la ville nouvelle pour les administrés recensés à l’Etat Civil, laissant à l’écart la communauté Mon. Celle-ci a donc entrepris la création de son propre village, sur la rive opposée du lac, et a du construire de manière artisanale le plus grand pont en bois du pays pour pouvoir circuler plus simplement.



En résulte donc une ville à 2 facettes, très multiculturelle, peu touristique, et surplombant un lac magnifique. Pour nous, ce fut l’occasion de voir une Thaïlande différente, d’avoir un avant-goût de la culture du sud de la Birmanie, de goûter de nouveaux plats et de voir de sublimes paysages (même si ça ne transpire pas sur les photos, le ciel ayant fait des siennes…).

samedi 8 octobre 2011

Flashback indien


Depuis qu'on est passé par Kanchanaburi et avons foulé le pont de la rivière Kwaï, on sifflote tous les 2 régulièrement la célèbre petite musique du film, que les vieux les plus âgés de nos lecteurs doivent tous connaître.

Du coup, ça me refait penser à une autre référence cinématographique qui devrait parler à ces mêmes personnes. C'est à Udaipur, ville du Rajasthan que nous avons visitée, qu'ont été tournées certaines scènes des aventures de James Bond dans Octopussy. Le film y était d'ailleurs largement diffusé dans pas mal de restos et certains lieux portaient ce nom. Du coup, en voici un petit extrait, ça donne une bonne idée de l'ambiance de la ville. 


Malgré que le tournage ait eu lieu il y a quasi 30 ans, le décor, les gens et les rickshaws n'ont pas franchement changé. Soit, la population était nettement plus accueillante, et du fait de la température élevée, on avait du mal à garder le teint impeccable et la chemise bien sèche de Roger Moore, mais on y travaille!

jeudi 6 octobre 2011

Kanchanaburi et ses alentours



Après, seulement 2 toutes petites heures de bus moderne, confortable et climatisé (à l’opposé des transports indiens quoi !), nous sommes arrivés à Kanchanaburi, lieu de pèlerinage pour nombre de touristes en raison de la présence ici du pont de la rivière Kwaï, de nombreux mémoriaux sur la seconde guerre mondiale et de différents cimetières militaires. Loin d’être au cœur de nos centres d’intérêts (même si on est allé y jeté un regard furtif), la ville est aussi un très bon point de départ pour découvrir les parcs nationaux alentours et pour se promener dans une Thaïlande plus rurale et agricole.

Nous avons trouvé ici un petit bungalow sur pilotis, juste au dessus de la rivière Mae Nwam Khawe Yai. Confort rudimentaire mais terrasse reposante en plein milieu de la nature pour un prix défiant toute concurrence. Nous pouvons enfin dire à Clément (homme chevelu, frère de mon compagnon à la barbe rousse) que nous avons vu des serpents et que notre voisin de pallier est un lézard / varan qui mesure un bon mètre. 

Avant que la mousson n’éclate quotidiennement en fin d’après-midi, nous partons donc en excursion pour apprécier la beauté des lieux.

Tout d’abord, nous sommes partis nous promener en vélo dans la campagne environnante, au beau milieu des cultures de tapioca, citronnelle, maïs, riz, bananes, papayes et autres fruits inconnus sous un soleil qui a tendance à rougir légèrement notre peau. En ce moment, nous sommes un peu à la merci de la météo, qui a tendance à être extrême dans les 2 sens : véritable douche tropicale pendant les orages et cagnard étouffant le reste du temps. En fait, ça me fait un peu penser à mes vacances annuelles en Bretagne, le côté grosse chaleur en plus !

Hier, bus public vers le parc naturel d’Erawan, lieu paradisiaque (les photos parlent d’elles-mêmes je pense) dans lequel nous avons fait une rando / baignade au milieu des chutes d’eau, impeccable pour transpirer et se rafraîchir immédiatement après.



Pour la suite des événements, la décision est maintenant prise, demain on file en direction de la frontière birmane à Sankhraburi. De là-bas, on suivra avec attention l’évolution des choses, et on avisera ; 2 options se dégagent, soit, si la situation persiste, on mettra le cap vers le Sud et peut-être l’Indonésie, soit si les choses s’améliorent, on filera vers le Nord dans le but d’aller faire un peu de volontariat au Laos (on a déjà un plan pour ça).