jeudi 14 juin 2012

La boucle est bouclée!







P.S : Ceci est et sera le dernier article posté sur ce blog! Merci de nous avoir suivi (et d'avoir subi notre humour parfois douteux), et hasta luego!

Quelques chiffres...


9 mois et 5 jours de voyage
13 pays traversés
19 000 € de budget total sur place
75 000 km à vol d’oiseau parcourus
16 428 photos prises
632 heures passées derrière les vitres d’un bus
220 messages publiés sur le blog
196 cartes postales envoyées
40 tampons sur le passeport
17kg dans chacun des sacs à dos au retour
4 T-shirts usés jusqu’au bout
300 repas à base de riz (au moins)
36 bières différentes nouvellement dégustées
19 000 visites individuelles sur le blog
8 500 km parcourus en van
1 van plié
0 visite chez le médecin
...
18 000 nouvelles idées de voyage dans la tête
2 personnes au départ, 2 personnes au retour

lundi 11 juin 2012

Retour amorcé

Sacs à dos bouclés, délestés de quelques kilos grâce à la place laissée par les fringues que nous avons déposées dans un équivalent des "restos du coeur" à Arequipa ; Programme de nos premiers jours en France soigneusement minuté afin de nous permettre de reprendre pied en France rapidement ; Moral au beau fixe, partagé entre nostalgie du départ et grand bonheur de retrouver tout le monde; Porte-feuille qui tire la tronche mais pas plus que ce qui était prévu initialement.


Toutes les conditions sont réunies pour qu'on rentre tranquillement, après une journée d'attente à Arequipa, 16h de bus, 1h de taxi, 8h d'attente à l'aéroport (j'aime bien être un petit peu en avance, mais là c'est too much!) puis 3 vols successifs. Inutile de vous préciser qu'on va être frais en rentrant...!

Last but not least (no sé como se dice en espagnol)


Un continent, un peu trop grand pour que nous puissions en faire le tour en 3 mois ; 4 pays traversés, allez, 5 avec l’Uruguay, mais là, c’est juste pour gonfler les chiffres et compléter la collection de cartes postales d’Alice, Noa et Laïna (et Jeannine et Pierrot, nos deux plus grands) ; Et surtout, une claque, ou plutôt plusieurs tant l’Amérique du Sud nous a montré des facettes différentes. Au final, c’est peut-être ici qu’on a été le plus surpris. Ce qu’on a vu et vécu surpassait l’image caricaturale qu’on s’en faisait avant d’y poser les pieds, image basée sur ce qu’on nous donne à voir (ou ce qu’on se donne à voir d’ailleurs) depuis notre Normandie natale, à savoir Manu Chao et Ricky Martin, Hugo Chavez et le Che, le tango et la flûte de pan, les cactus et les lamas ou encore la tequila et le chili con carne !

Bref, une belle claque, pas de celle qui vous sonne et vous met à terre, plutôt de celle qui vous réveille, vous vivifie et vous fait un bien fou. Dans la continuité des 2 premiers chapitres de ce voyage, on repart d’ici pleins de sons qui bourdonnent dans les oreilles, de goûts qui restent collés au palais, de visages qui nous ont marqués et de rencontres qui ne demandent qu’à être prolongées, de paysages imprimés dans le fond du crâne, et bien sûr d’envie d’autres escapades (ça c’est le syndrome enfant gâté, on vient de se gaver pendant 9 mois mais on se plaint encore de ne pas avoir suffisamment gouté au Nord-Est Argentin, au désert d’Atacama, ou à l’Amazonie péruvienne… !).

Du coup, pour patienter avant de revenir dans les parages et aussi pour faire durer le plaisir, on va se reposer tranquillement sur nos souvenirs :
des négociations acharnées avec les cholitas et de l’incroyable sens du partage accessible sans effort des argentins ;

  • du pisco sour chilien et du pisco sour péruvien, soit disant très différents (moi j'ai juste constaté que les effets sur Maud sont les mêmes) ;
  • des grands toucans de la forêt tropicale et des flamands roses du désert de l’Altiplano ;
  • des 4 jours de calme total passé sur le pont du Navimag et de l’agitation jouissive des rues de
  • La Paz;
  • de l’abondance de fruits sur la route du Machu Picchu et de celle de viandes sur les parillas :
  • de la blancheur éblouissante du Salar d’Uyuni ou du Perito Moreno et des couleurs éclatantes des marchés boliviens ;
  • de la sécheresse des plaines de Patagonie et de l’humidité des chutes d’Iguazu ;
  • du visage européen de Buenos Aires et du charme andin de Cusco ;
  • du souffle court sur les rives du Titicaca et du grand air à proximité du Cap Horn ;
  • des visites guidées en fourgonnette de police à Valparaiso et des virées en 4x4 dans le Sud Lipez ; 
  • des longues distances en bus cama tout confort et des trajets froids et mouvementés dans les collectivos pourris de Bolivie ;
  • des thermos de maté vissés sous les bras des étudiants argentins et des boules de coca calées derrière les gencives des mineurs de Potosi ;


Ahora es el momento de cerrar este chapitre y de regresar a Francia con muchas images en la cabesa y con muchos regalos en nostras mochillas ! Hasta luego a America del Sur, y hasta pronto a todos ! Señora Le Pley, espero mi anotacion para este poco palabras en castillano!

dimanche 10 juin 2012

Arequipa et le Colca...

... et puis s'en va!




Pour quelques soles quotidiens...

Au Pérou comme en Bolivie, le touriste est roi, avec 15 ou 20 euros par jour, il nous est possible de profiter pleinement et de vadrouiller comme bon nous semble, sans excès mais confortablement.

Forcément, une telle facilité économique et matérielle a un prix, les distorsions économiques entre les plus riches (dont les touristes) et les plus pauvres sont vraiment flagrantes; plusieurs mondes semblent cohabiter, comme des sociétés parallèles. Pour exemple, là où les restos touristiques affichent des menus à environ 7/8 euros, il est possible de manger dans des « almuerzos » ou sur les marchés pour moins d’un euro, avec au final quasi la même chose dans l’assiette, mais un décor forcément moins aseptisé. Du coup, il existe une grande partie de la population, vivant de manière plus précaire, qui regorge d’imagination et de courage au quotidien pour s’inventer des petits boulots et récolter quelques précieux soles ou bolivianos.

En voilà quelques exemples, à travers quelques portraits de personnes croisées pendant nos 5 semaines de vadrouille dans ces contrées andines :
  • les vendeuses dans les bus, qui montent à l’entrée de chaque ville traversée, et qui ont quelques malheureuses minutes pour vous vendre ce qu’elles ont, nourriture en tout genre, boissons ou encore brosse à dents et couvertures. Suite à un show minuté parfois digne du téléshopping, elles ressortent en sautant du bus qui ralentit à peine à la sortie du village ;
  • le petit vieux handicapé qu’on vient déposer le matin à côté de l’entrée du marché central de Cusco avec sa cargaison de rouleaux de papier toilettes et d’allumettes, qu’il vend contre quelques piécettes à qui le veut bien, qui ne peut pas bouger lorsque le ciel s’obscurcit mais qui malgré cela est tout sourire et semble garder une joie de vivre incontestable ;
  • la grosse dame du comedor du Mercado central, débout derrière un petit stand avec 3 tabourets bancals et de grandes marmites fumantes. Elle vous y sert un repas complet (soupe de quinoa suivi de lomo saltado, délicieux ! et boisson inclue!) pour 80 centimes d’euros, avec les yeux qui pétillent lorsqu’elle voit 2 gringos s’asseoir devant elle et qui, une fois les premiers mots échangés, fait preuve d'une grande curiosité à propos de la France, probablement pleine d'espoir d'y venir passer des vacances, un jour;
  • la petite fille du marché de Pisaq, 6 ans à peine, toute vêtue en tenue traditionnelle, avec un bébé alpaga coincé sous le bras, qui vient vous proposer de la prendre en photo (dans un anglais impressionnant) contre 1 malheureux sol. Elle le fait sans relâche malgré les hordes de touristes qui au mieux lui offrent un sourire complexé et au pire l’envoie balader sèchement ;
  • la cholita assise au bord du trottoir, humble et fière, qui déballe la maigre récolte de son potager sur son carré de tissu aux couleurs du drapeau des Andes et ne se laisse pas faire quand on essaye de gratter 2 bolivianos sur le prix du kilo de tomates ;
  • les cireurs de chaussures de La Paz, qui, malgré la chaleur de l'après-midi, ont la cagoule sur le visage et la casquette vissée sur la tête afin de ne pas pouvoir être reconnu compte tenu du caractère peu reluisant de ce petit métier, et qui astiquent les mocassins en cuir à des messieurs pressés et encravatés qui lisent « La Razon » en diagonale ;
  • le monsieur aux lunettes rafistolées, assis sur le pallier d’une porte d’une rue piétonne, qui vend ses services et ceux de sa machine à écrire d’au moins 30 ans d’âge pour taper des courriers administratifs à des passants, probablement analphabètes ;
  • l’heureux propriétaire d’un costume intégral de dinosaure rose (genre mauvaise copie de Casimir) qui offre sa capacité à paraître joyeux aux commerçants d’Arequipa afin d’attirer l’œil sur leurs boutiques et de rameuter la foule ;
  • la vieille dame toute voutée, qui fait le tour des bars et restaurants dans lesquels elle ne pourra jamais se payer un repas pour récupérer les bouteilles plastiques vides qu’elle enfouie dans une grande hotte qu’elle traîne péniblement sur son dos.


Bref, un vrai monde qui marche au système D, et qu’il est tout aussi intéressant (à défaut d’être agréable) d’observer que la facette purement touristique de ces pays (jolie facette ceci-dit).

vendredi 8 juin 2012

Home sweet home

Drôle de coïncidence que le nom de la dernière auberge dans laquelle nous faisons escale soit "Home sweet home". C'est un signe, ça doit commencer à drôlement sentir le retour au bercail!

jeudi 7 juin 2012

Ruines...

10 jours à vadrouiller à Cusco et dans la Vallée sacrée des Incas, et un sacré paquet de ruines observées (Boleto Turistico hors de prix à rentabiliser oblige! et plaisir des yeux bien sûr!).

Les terrasses concentriques de Moray, laboratoire à ciel ouvert des Incas permettant de tester les types de cultures en fonction des différents climats et niveaux d'altitude :


Les murs de pierre façonnés à la main des anciens édifices de Cusco, qui constituent désormais les fondations des bâtiments coloniaux (ici la "fameuse" pierre à 12 angles,devant laquelle pose à longueur de journée un péruvien blasé habillé en Inca) :


La cité majestueuse d'Ollantaytambo, mêlant des activités religieuses et agricoles et offrant un très bel exemple de la maîtrise hydraulique des Incas (l'eau provient d'une source située sur une montagne voisine de plusieurs kilomètres et arrose l'ensemble des terrasses via des réseaux souterrains) :


Les Salineras de Moras, 5 800 bassins salants, alimentés par une source d'eau chaud et construits dans une étroite vallée par les Incas permettant d'obtenir le sel nécessaire pour nourrir les bêtes et conserver la viande :


mardi 5 juin 2012

Inka Jungle Trek en 8 temps forts


Une descente de 46km à vélo sur une route en lacets, passant en 3 heures de 4300m, des sommets enneigés des Andes, du froid sec, des cultures de quinoas et des élevages de lamas à 1200m, au fond de la vallée sacrée, à la chaleur humide et aux bananiers qui poussent les uns sur les autres ;

Une rando de 8 heures magnifique, empruntant tour à tour des chemins incas en pierre bordés d’à-pics vertigineux et offrant des points de vue fantastiques sur le fleuve Vilcamayo et des sentiers en terre qui s’enfoncent au milieu des cultures tropicales (café, cacao, coca, fruits…) et où il suffit souvent de tendre la main pour ramasser des avocats bien murs ou des maracujas revigorantes ;

Un bain dans des sources d’eau chaude à la tombée du soleil, qui en un instant fait oublier les kilomètres accumulés dans la journée et permet temporairement d’oublier la rusticité des salles de bains des différents lieux de couchage ;

Une nouvelle rando le long de la voie de chemin de fer ralliant le village d’Aguas Calientes, qui permet de contourner le massif du Machu Picchu, de deviner les premières ruines qui se dessinent à contre-jour et de jauger l’ascension qu’il va falloir encaisser le lendemain ;

3 soirées successives avec un groupe d’une petite dizaine de personnes d’horizons très variés (France, USA, Mexique, Hollande, Brésil, Argentine, Pérou, Belgique), le tout dans une ambiance vraiment conviviale et festive, et ce en dépit de la fatigue qui s’accumule jour après jour ;

Une ascension nocturne du Machu Picchu, lampe frontale vissée sur le crâne et T-shirt de rechange dans le sac à dos (plus que nécessaire…), pour arriver à la fraîche sur le site et avoir le plaisir d’observer le voile nuageux se dissiper progressivement jusqu’à laisser les premiers rayons du soleil se frayer un chemin pour atteindre les ruines.

Et pour finir, le privilège de se taper une sieste, vautrés dans l’herbe sous un soleil de plomb (le bronzage cycliste est de retour après s’être estompé en Bolivie) sur l’une des innombrables terrasses du Machu Picchu, que demander de plus !

Los Gringos

Après la petite leçon d'histoire, voici la leçon d’étymologie.

Blanc-becs que nous sommes, il n'est pas rare que nous nous fassions appeler "Gringos" en Bolivie ou au Pérou, terme générique qu'utilisent les locaux pour désigner les blancs (sans que ce soit de manière péjorative, en général).

Lors d'un repas animé, Mauricio, mexicain avec qui nous avons partagé le voyage vers le Machu Picchu, nous a expliqué l'origine du terme. Lors de l'invasion du Mexique par les Etats-unis au cours du XIXème siècle, les soldats ricains, tout de vert vêtus, se motivaient en chantant à tue-tête la chanson "Green go over Rio Grande". Les mexicains les ont donc surnommé Gringos, ce qui avait pour but de leur signifier leur volonté de les voir retourner chez eux. Depuis, le mot est utilisé dans toute l'Amérique du Sud plus affectueusement pour désigner les touristes au teint pâle qui se promènent dans ces jolies contrées.

lundi 4 juin 2012

La cité perdue des Incas


Au delà de la beauté des lieux, le Machu Picchu est fascinant par le mystère qui plane autour de son existence et de sa découverte. Et hop, voilà un peu d'histoire, ça ne fait pas de mal

La cité de Machu Picchu a été créée au début du XVème siècle pour servir de résidence à l'Inca (empereur) Pachacutec et de lieu de culte. Sa localisation hors norme, nichée au sommet d'une montagne, entre les sommets de Huayna Picchu et de Machu Picchu, au pied desquels coule l'unique fleuve sacré Vilcamayo, en faisait un lieu idéal pour honorer les 3 dieux vénérés des Quechuas : La Pachamama (terre et montagnes), l'Inki (le soleil) et le Mayo (le fleuve sacré). A cet effet, de nombreux temples ont été bâtis sur le site ainsi qu'un observatoire astronomique. Après le décès de l'Inca, les habitants de la ville ont temporairement continué à entretenir le site et la dépouille de l'empereur défunt. Mais comme le veut la tradition quechua, l'Inca suivant s'est construit un nouveau lieu de villégiature, la noblesse de Machu Picchu a filé (entretenir un cadavre c’est marrant 2 minutes mais bon…) et la cité a progressivement été délaissée, jusqu'à être totalement enfouie sous la végétation. Seuls quelques fermiers continuèrent à exploiter les terrasses agricoles du site.


Jamais mentionnée dans les récits des conquistadors espagnols, la cité du Machu Picchu est restée inconnue du monde occidental jusqu'au début du XXème siècle. En effet, la région étant relativement éloignée des routes commerciales crées par les espagnoles et la civilisation inca n'ayant laissé aucune trace écrite, seules les quelques habitants du coin connaissaient l'existence et la localisation de l'ancienne cité. Quelques siècles plus tard, en 1911 plus exactement, Hiram Bingham, un historien américain parti à la recherche de la dernière cité inca de Vilcabamba, a lancé une expédition. Expédition qui a par hasard fait halte un soir dans une ferme située au pied de la montagne. Au cours des quelques discussions qui se tenaient au coin du feu (et avec quelques verres de chichas probablement), les fermiers qui l'hébergeaient ont fait allusion à des ruines situées au sommet de la montagne, et voilà que notre historien demande au jeune fils de ces derniers, âgé d'une dizaine d'années, de le mener jusqu'au site contre un malheureux sous. Pensant avoir enfin découvert la fameuse cité de Vilcabamaba, il s’est vite aperçu de son erreur ; mais l'historien fut impressionné par la qualité des ruines et mis rapidement en œuvre une collecte de fonds afin de pouvoir approfondir son étude scientifique.



Suite à cela, la médiatisation s'est faite rapidement, ce qui fait que, de nos jours, les lieux sont  arpentés par quelques 2500 curieux quotidiennement. Et ce qui reste magique, c'est qu'aujourd'hui encore de nombreuses cités de civilisations précolombiennes sont encore enfouies et non répertoriées (une cité inca encore plus grande que celle du Machu Picchu a notamment été découverte dans les années 80 et son excavation n'a commencé qu'en 2008). De quoi donner des raisons de revenir dans la région d'ici quelques années!

Man versus wild volume 2

Après un épisode douloureux dans les temples d'Angkor (cf . man versus wild) qui a laissé des traces, l'occasion de refaire mon amour propre s'est présentée lors de notre treck vers le Machu Picchu. Soit, cette fois la bête était plus petite et, bon, allons, avouons-le, un peu domestiquée aussi, mais elle a pour autant été parfaitement maîtrisée!



PS : Vous constaterez quand même qu'on s'y est mis à trois, avec nos 2 amis belges Simon (dont l'ami d'enfance qu'il connait depuis ses 2 ans s'appelle Simon aussi) et Mathieu.

samedi 2 juin 2012

Le nombril du monde


A peine débarqués au Pérou, nous avons immédiatement mis le cap vers Cusco, le « nombril du monde » en quechua (merde, moi qui pensait que c’était Ymare…) pour une étape qui s’annonce encore riche et longue. Même si l’expression « nombril du monde » illustrait initialement le statut de Cusco comme capitale de l’empire inca, ce surnom lui colle encore parfaitement à la peau, d’un point de vue désormais plus touristique qu’historique, compte tenu de l’abondance d’attraits qu’offre la région. Du coup, voilà maintenant 4 jours que nous avons posé nos baguages ici, 4 jours bien mis à profit pour :
  • avoir une première vision du mode de vie péruvien, qui semble globalement proche du bolivien, à la différence prêt que le pays semble quand même plus prospère…
  • profiter du cadre magnifique et étonnamment chaleureux de la ville. Loin de ce que nous avions imaginé, la ville est vraiment très préservée et jouit d’un patrimoine hallucinant. Rien d’illogique ceci-dit, les colons espagnols, dans une volonté de domination et d’évangélisation, ont voulu faire oublier la grandeur de la civilisation inca en bâtissant une cité coloniale modèle. Résultat des courses, une ville dont les ruelles n’ont d’apparence pas changées depuis plusieurs siècles (ce qui est aussi favorisé par le fait que la municipalité semble appliquer des règles d’urbanisme assez strictes), dans lesquelles se nichent de nombreux édifices religieux majestueux bâtis sur les restes des fondations des palais incas.
  • partager de bons moments avec des rencontres faites en cours de route, notamment Sophie et JB croisés en Bolivie et dont l’itinéraire est très proche du notre, ou avec Eric, activiste Greenpeace qui visite le Pérou à contre-courant.
  • prendre du plaisir à savourer la gastronomie péruvienne et à en découvrir certaines spécialités, dont la Chicha, sorte de bière artisanale faite à base de maïs fermenté après avoir été préalablement mastiqué par des mâchoires humaines (si on fait abstraction de ce détail, c’est fort goûtu !). Et aussi naviguer dans les allées des marchés de la ville pour dénicher de quoi nous concocter un bon petit diner et le savourer dans le patio de notre hôtel   ;
  • profiter de la « fiesta cuzcena ». On n’a pas encore bien saisi de quoi il s’agit, ce qu’on sait c’est que ça engendre des nuées de pétards régulières dans la ville (notamment chaque matin au lever du soleil…) et de nombreuses animations culturelles en tout genre (dont des concerts d’un certain « Jean-Pierre Magnet », homme de gout qui a au moins du talent pour se choisir un nom de scène). Du coup, le drapeau arc-en-ciel de la municipalité de Cusco flotte abondamment sur toutes les grandes places de la ville, ce qui donne un côté « gay pride » à toutes ces célébrations ;
  • visiter la vallée sacrée, les ruines de  Saqsaywaman qui surplombent la ville ou encore l’immense marché coloré de Pisaq, où se mêlent les vraies cholitas qui viennent vendre leur production et les fausses déguisées en tenue de célébration inca et qui posent avec un bébé alpaga sous le bras contre un « sole » ou deux (désolé on n’a plus d’appareil photo !) :
  • se démêler dans les méandres organisationnels pour prévoir notre visite du Machu Picchu. Bien que le site soit un passage obligé et que près de 2 000 agences touristiques se concurrencent dans la ville, mettre à plat toutes les informations sur les manières d’y accéder (aucune route n’y mène) et de planifier sa visite sans se faire étriper financièrement relève de l’exploit. Au final, on a opté pour un treck sur 4 jours, l’ « Inka Jungle » (nom impec’ pour réveiller nos âmes enfouies d’aventuriers, même si la route semble bien balisée) permettant de faire coup double : arpenter la nature environnante et s’épargner en partie d’avoir recours aux 3 compagnies ferroviaires qui profitent grassement du monopole pour l’accès à la cité perdue des incas. Retour programmé dimanche matin ;
  • et enfin, se reposer un peu, parce que la perspective du retour qui approche s’annonce bien chargée, et aussi parce que ça fait du bien !

mardi 29 mai 2012

Cuy al horno


PS : Désolé Floflo, la mémoire de feu "Pouic-pouic" en prend un coup...

dimanche 27 mai 2012

Lundi des patates...


....aussi!

Après le bœuf et le maté argentins, nous avons découvert les patates, le poulet (satané pollo!!) et les sodas boliviens. Ces deux semaines en Bolivie nous ont permis de faire le tour de la gastronomie locale (tout du moins la partie économique des choses), et on frôle l’overdose.

Pour se nourrir le midi, pas besoin de dépenser beaucoup d’argent ; 10 ou 15 bolivianos (environ 1,50 euro) suffisent pour avoir l’estomac bien rempli grâce aux stands tenus par les chollitas sur les marchés dans les comedors proposant des plats à choisir en soulevant les couvercles des grosses marmites, les fast-foods proposant essentiellement du poulet frit servi avec des pâtes, du riz et des frites ; ou les almuerzos (déjeuners) qui proposent des menus du jour constitués de : une petite entrée généralement composée de quelques crudités, une soupe, la meilleure étant celle au quinoa avec des pommes de terre, un segundo, à savoir une viande avec quelques légumes pour la déco, du riz et des pommes de terre régulièrement frites et un dessert variant entre un fruit ou une glace. Les plats typiques étant le saice : mélange de bœuf hâché, de tomates, de poivrons dans une sauce légèrement pimentée, le pique lo macho : mélange de morceaux de bœuf et de saucisses types knackis servi sur un lit de frites, la milanaise de poulet, de bœuf ou parfois de lama (ce qui appâte les touristes, mais le goût n’y est pas très différent) et autour du lac Titicaca la truite.

Le soir, le repas peut être exactement le même mais est plus coûteux. Et si vous ne voulez pas remanger ce genre de repas, les restaurants pour touristes proposent des pizzas avoisinant les prix européens mais n’y ayant pas goûté, nous ne pouvons pas vous dire si le rapport qualité/prix est bon.

Pour conclure, ça a été agréable, les premiers jours, de trouver ces plats. Mais au bout de deux semaines, à manger de la soupe midi et soir et à se gaver de féculent, j’en ai marre… Tout est bien qui finit bien, nous avons rallié aujourd’hui le Pérou, dont il paraît que la gastronomie est méconnue et très savoureuse... To be continued !

samedi 26 mai 2012

Sur les rives du Titicaca

Copacabana, nom qui sonne familier, mais on ne parle pas ici des célèbres plages de Rio Janeiro, mais de la principale ville bolivienne du Titicaca. Les 2 endroits ont pourtant en commun d’avoir de belles plages, bordées par des eaux au bleu profond, un joli soleil, mais ici pas de bikinis, la tenue réglementaire est plutôt le poncho et le bonnet en poil de lamas ! Les 2 ont leur charme ceci-dit, même si on n’aurait pas craché sur un peu plus de chaleur (surtout la nuit) d’autant plus que nous nous trouvions à 2 pas de la Isla del Sol, lieu où est apparu le soleil selon les Incas (et le premiers empereur dans la foulée).

Nous voici donc sur les rives du lac Titicaca, perchés au milieu de l’Altiplano à 3 800m d’altitude et qui offre comme arrière plan les sommets enneigés des Andes. Décor de cartes postales, couplé à une vie locale très tranquille bien que plus touristique que la moyenne des villes boliviennes, mais rien de bien méchant. Pour résumer, la rue qui descend vers le lac est bourrée de restos pour touristes, la traverser à l’heure de l’apéro relève d’un véritable slalom entre les rabatteurs, et, une fois n’est pas coutume, on a tenté à plusieurs reprises de nous surfacturer sur le marché, mais la mandarine à 2 bolivianos pièce, désolé ma petite dame mais on nous l’a fait pas ! 
Ces légers désagréments mis à part, les boliviens n’ont toujours pas un sens inné du tourisme, il nous a donc été facile d’aller nous perdre dans les alentours, à la découverte des coins un peu plus reculés de la ville, de la grande cathédrale ou paraît-il on bénit les voitures chaque week-end et des belles ruines incas qui subsistent dans les parages (et qui se méritent : avec l’altitude, atteindre le sommet de petites collines qui n’ont pourtant rien d’effrayantes est une démonstration grandeur nature de ce qu’est la raréfaction de l’oxygène).


jeudi 24 mai 2012

Le cynisme du Lonely Planet


S’agissant des ruines incas du Chincana, sur la Isla del Sol, voilà ce qu’on nous dit :

« A environ 150m au Sud-Est des ruines se dresse la Mesa Ceremonica, où se déroulaient probablement des sacrifices humains ; il fait aujourd’hui un excellent lieu de pique-nique. »

Marché aux sorcières


Morceaux de cactus permettant d’amadouer les esprits bienveillants, mélange de poudres et de graines servant de remède contre les maux les plus fantaisistes, becs d’oiseaux séchés tenant les mauvais esprits à l’écart, fœtus de lamas (avec ou sans poil, c’est au choix) qui garantissent la fertilité des terres et portent chance en cas de construction d’une maison, organes d’animaux divers et variés qui, en tant qu’offrande à Pachamama, sont censés attiser la fortune ou encore filtres d’amours… Voilà une petite partie des agréables produits qui composent les étals et surtout les arrière-boutiques du marché aux sorcières de La Paz, situés au beau milieu des innombrables stands d’artisanat destinés aux touristes. 


Etrange et en même temps séduisant, on n’a pas résisté et en avons fourré quelques uns dans nos sacs. 

mardi 22 mai 2012

La bourgeoise et la populaire


Sucre, La Paz, les 2 principales villes du pays (outre Santa Cruz mais on y passera pas alors...!), toutes 2 engouffrées dans de profondes vallées et semblant s’accrocher aux parois des montagnes environnantes, et surtout 2 villes se disputent le titre de capitale bolivienne.

En premier lieu, nous avons fait escale à Sucre, la capitale constitutionnelle du pays et le cœur symbolique, où Simon Bolivar, El Libertador (inutile de vous préciser que mon prénom, « Si-Mo-Ne », fait sourire certains locaux), à déclarer l’indépendance du pays en 1825. Malgré qu’on soit arrivé en ville au beau milieu de la nuit (c’est bien la première fois qu’un de nos bus à de l’avance), au premier abord, la propreté de la ville et la beauté de ses bâtiments surprennent et donnent l’impression d’être ailleurs. Façades lumineuses blanchies à la chaux, magnifiques monuments et musées, rues qui invitent à flâner (ce qu’on a quasi uniquement fait là-bas d’ailleurs), boutiques plutôt luxueuses, peu ou pas de maisons en construction qui ne seront jamais achevées, climat presque doux… étrange ! Mais très vite, lorsqu’on se promène dans les marchés – où l’on a notamment découvert le plaisir des comedors avec ses grandes assiettes qui débordent pour 10 Bolivianos – ou que l’on croise une énième manif’ dans la rue (les étudiants cette fois-ci, après les mineurs et les médecins), on réalise qu’on est bien en Bolivie !



Une nuit de bus glaciale plus tard, arrivée au Terminal de bus de La Paz, qui, malgré qu’elle n’ait pas le titre de capitale, est de loin la plus grande ville du pays et concentre les pouvoirs politiques et économiques. La cité semble engouffrée au fond d’un trou, l’arrivée depuis la plaine d’El Alto et la plongée au cœur du dédale d’artères qui serpentent sur les flancs de montagnes est tout simplement impressionnante. On se demande vite comment on va pouvoir prendre nos repères dans cet immense labyrinthe, ce qu’au final on a relativement eu peu à faire dans la mesure où on a concentré notre (courte) escale dans un rayon d’1 km autour de la Plaza San Francisco. Partout, des marchés, immenses et grouillants, dans l’un on y vend de la nourriture, dans l’autre des fleurs, puis des souvenirs à gogo (on vient de se prendre plus de 5 kilos de rab’ sur les épaules) pour terminer par les marché aux sorcières… L’envie de quitter un peu les villes, le froid et la longueur de la rubrique « Mise en garde » de notre guide de voyage (conséquence directe de nos bonnes rencontres de Valparaiso) nous ont incité à ne pas nous éterniser ici, même si le côté populaire de la ville semblait avoir encore pleins de charmes à partager.