mardi 29 novembre 2011

Petite page de publicité

Afin de pouvoir mettre un peu plus de beurre dans les épinards, ou plutôt un peu plus de sauce soja dans le "sticky rice", nous ouvrons les portes de ce blog à la publicité. Ça nous permet de nous engraisser un peu sur votre dos, mais nous comptons pour autant sur votre compréhension et espérons vous voir toujours nombreux et fidèles à venir nous lire.

En attendant, place à notre premier annonceur (de tout premier plan) :

Catherine L., photo / reporter,

Pour être sûrs de n'avoir aucun souvenir impérissable de vos vacances ou de toute autre occasion sujette à prendre de beaux clichés, faites appel à mes services. Pour résumer mon professionnalisme, voici ma devise que je répète fièrement chaque jour :
"De toutes façon, j'ai oublié l'appareil photo dans ma chambre et j'suis partie 15 jours en vacances sans prendre mon chargeur!"

dimanche 27 novembre 2011

Comme des poissons dans l'eau... ou presque


Quasiment 2 mois se sont écoulés entre nos 2 passages successifs à Bangkok, et on peut dire que la ville et notre façon de l’appréhender ont pas mal changé !

Fait assez marquant, la capitale thaïlandaise a été touchée par des inondations (ou au moins très fortement menacée de l’être), ce qui a engendré des modifications architecturales assez surprenantes. Des digues en sacs de sable ont poussé à tous les coins de rue, et certains propriétaires sont même allés jusqu’à ériger des murs en béton autour de leurs magasins ou maisons (à tel point que l’accès à certaines échoppes, quand il n’est pas tout simplement impossible, nécessite de franchir des murailles de presque 1 mètre pour aller faire du lèche-vitrine). 

Dans la réalité, au-delà des abords directs du fleuve, le grand centre touristique et économique de la ville n’a pas été touchée, ce qui s’est fait au détriment de zones plus excentrées purement et simplement sacrifiées ; Mais là, les touristes lambdas, dont nous faisons parti, n’ont en général pas lieu d’y mettre les pieds. Signe que la situation s’améliore malgré tout et que le pic de montée des eaux est franchi, les masses sont de sortie pour abattre les « murs de béton temporaires » (étrange concept quand on sait que plus au Nord du pays, certaines habitations sont, par tradition et par manque de moyens, intégralement faites de bambou !). Pour plus d’infos sur le sujet ainsi que sur la fragilité de Bangkok et d’autres grandes métropoles asiatiques face aux phénomènes climatiques, vous pouvez écouter cette émission de radio des plus instructives (cliquez ici, et merci Christine pour le lien !).

Sinon, après cette période d’immersion prolongée dans la culture asiatique, on a retrouvé Bangkok avec une confiance sans faille. Pour faire un peu nos branleurs devant notre nouvelle camarade de route, on s’est pris à faire comme si on connaissait les lieux comme notre poche, comme si on savait négocier avec les vendeurs de Chatoutchak au moins aussi bien que les locaux ou alors comme si c’était maintenant fini pour nous les plans pour touristes ! 

Ca tend d’ailleurs à nous rapprocher de la deuxième catégorie décrite dans l’article précédent, il va falloir qu’on se méfie ! Ceci-dit, on va vite redescendre sur terre quand, à la veille de prendre notre prochaine avion (vers l’Australie), on retrouvera le petite boule au ventre qui nous a taquiné et fait douter lors de nos premiers pas en Inde !

samedi 26 novembre 2011

Ils sont donc partout!

Depuis qu’on est parti, y'a pas à dire, on a vraiment fait de belles rencontres! Mais, bien sûr, pas uniquement, entre :
  • les baroudeurs de l’extrême, explorateurs de nouveaux mondes, qui se promènent dans les stations touristiques avec une machette dans le sac à dos « au cas où » mais se réfugient dès que possible dans le premier Mc Do venu ; 
  • les routards, les vrais, qui ont tout fait tout vu et se prennent un peu trop au sérieux à grand coup de « Je déteste quand les populations me prennent pour un touriste ! J’suis pas un touriste moi, je suis un voyageur ! » ;
  • et ceux qui, allez savoir pourquoi, se sentent obligés de vous tenir la jambe une demi-heure pour vous glisser fièrement et sans complexe que ça fait X semaines qu’ils sont en Asie et qu’ils ont passé toutes les nuits avec une demoiselle différente (contre rémunération ça va sans dire) ;

On se dit qu’il y a vraiment des cons partout !
S’il vous plaît, si on est devenu pénibles comme ça en rentrant, prévenez-nous hein ?

vendredi 25 novembre 2011

Têtes connues volume 2!

Ayé, on a laissé le Cambodge et les 2 parisiens louches qui y rôdaient pour rallier une nouvelle fois la Thaïlande et boucler la boucle en Asie du Sud-Est. Et là, par le plus grand des hasards, on croise Catherine (ma Moman), moral d'acier, valise à roulettes bien huilées (et chargée de victuailles françaises, merde alors!) et lotion anti-moustique prête à être dégainée, venue nous rejoindre pour 2 semaines de vacances (enfin, c'est ce qu'elle croyait!).

Pour se montrer agréables d'entrée de jeu, on lui a réservé un petit accueil chaleureux dans une guesthouse cosy de Bangkok (petite chambre avec salle de bains commune et fenêtres qui ne ferment plus) et l'avons emmené dîner dans une échoppe de rue à Khao San Road, la mise en condition est maintenant opérée! On va pouvoir passer aux choses sérieuses rapidement, enfin, si les inondations nous le permettent!

jeudi 24 novembre 2011

Crimes entre amis


Pour le moment, Phnom Penh est la plus petite capitale que nous ayons traversée ; malgré cela, avec ses 2 millions d’habitants et son agitation typiquement asiatique, il est très difficile de s’imaginer qu’il y a encore 30 ou 35 ans, cette ville fut vidée de la quasi totalité de sa population par le régime khmer rouge qui accédait au pouvoir. En résulte une cité sans grand charme architectural, mais dotée d’une âme accueillante et stimulante (ce qui était nécessaire pour résister à la chaleur assommante !). 

Accompagnés de Mathilde et Aziz (bons compagnons de voyage d’ailleurs, ça mérite d’être signalé, même s'ils poussent un peu à la consommation de bières et semblent obsédés par la vache qui rit…), nous avons sillonné les rues étrangement numérotées de Phnom Penh, crapahutant notamment au travers :
  • des principaux marchés de la ville, avec dégustation de fruits en tout genre, séchage de t-shirts et négociation intensive de sacs à dos de contrefaçons qui, après avoir aboutie au « bon prix », est gentiment déclinée par Aziz ;
  • du  musée national, de son patio photogénique et de sa collection incomparable de Linga (statues phalliques symbolisant la création dans le culte hindouiste) ;
  • du palais royal, ensemble bling-bling de temples bouddhistes, qui, paraît-il, est relativement proche de son homologue Thaïlandais ;
  • du centre de rétention S-21, ancien lycée utilisé par les khmers rouges (sous la direction de Douch) comme véritable usine à tortures, et maintenant reconverti en mémorial du génocide. Cette visite fut assez éprouvante, les actes ayant été perpétrés ici sont présentés de manière très simple, sans détour ni sous-entendu, voire même brutale et le site est resté quasi à l’identique depuis sa fermeture. Au-delà de ça, le plus étrange est la façon dont le récit historique est éclairé : sous la forme d’un drame dont tant les prisonniers du centre que les combattants khmers rouges sont les victimes, tous pris dans une même spirale destructrice répondant initialement aux aspirations du peuple et progressivement détournée par la folie des dirigeants du régime. Cela s’explique probablement par une volonté de réconciliation du peuple cambodgien avec lui-même, les cicatrices étant très fraîches ;

C’est d’ailleurs lors de notre premier jour sur place, lundi dernier, que s’est ouvert à Phnom Penh le procès des 4 plus hauts membres (encore en vie) du gouvernement de Pol Pot. De fait, cette actualité a donné une résonnance toute particulière à notre visite du centre S-21 : du haut de nos 25 et 27 ans, il ne nous était jamais arrivé d’être présents sur les lieux d’une page aussi dure de l’histoire contemporaine dont les protagonistes sont encore en vie et non jugés. 

Bref, heureusement que la Angkor Beer était bon marché (et qu'Aziz conserve son sens de l'humour boiteux en toutes circonstances), ça nous a vite remis de cette visite un peu plombante ! 

lundi 21 novembre 2011

Têtes connues !

Quoi de plus normal que de croiser des têtes connues au Cambodge? 


Et comme si le plaisir de visiter Phnom Penh en leur compagnie ne suffisait pas, Mathilde et Aziz se sont rappliqués avec du vin rouge, du saucisson et du Nutella...! Le bonheur tient parfois à peu de choses!

dimanche 20 novembre 2011

Bamboo Train


Pendant que vous vous faîtes secouer à quelques milliers de kilomètres d’ici à la foire Saint Romain, nous avons eu nous aussi notre dose de manège à sensation en embarquant dans le « Bamboo Train ».


Comme son nom l’indique, il s’agit d’un train en bambou ou, pour être plus précis, d’un plateau en bois long de 3m, couvert de lattes en bambou, posé sur deux bogies. L’essieu arrière est relié à un petit moteur à essence de 6 CV par des courroies de ventilateur et le tout est posé sur des rails voilés de chemin de fer (ça c’est de la précision n’est-ce pas ?).

Le « bamboo train » roule à environ 20 km/h et permet de transporter locaux et touristes sur l’unique voie ferroviaire du secteur (qui n’est autre que la ligne Bangkok – Phnom Penh) qui, de par son état, n’est plus utilisée par les trains classiques.

Là où c’est astucieux, c’est que ce système permet de résoudre un problème inéluctable sur une ligne à rail unique : que faire quand deux « Bamboo Trains » arrivent en sens opposé ? La solution est simple : la voiture qui transporte le moins de passagers doit céder la priorité. Les passagers les moins nombreux descendent donc du véhicule ; celui-ci est rapidement démonté, posé sur le sol à côté des rails pour libérer la voie puis est aussitôt remonté (à ce jeu, on a beaucoup perdu…). 

Tuktuk driver


Après la visite intense et chargée d’Angkor, nous avons fait escale à Battambang. Au premier abord, cette ville, qui avec ses 140 000 habitants est la deuxième plus peuplée du pays, ressemble à un gros bourg de campagne relativement dépourvu d’attraits touristiques (si ce n’est le Bamboo train, mais ça fera l’objet d’un autre article). Du coup, pas de course aux monuments, pas de visites cadrées, pas de pression (même si ce n’est globalement pas ça qui nous ronge au quotidien…), on a pu prendre le temps de perdre un peu de temps ! 

Le programme était simple, flâner dans les marchés et les artères commerçantes, pédaler dans la campagne sans but précis, chercher le prochain coin d’ombre pour échapper au soleil quelque peu agressif en ce moment… et saisir les opportunités qui se présentent à nous. Les cambodgiens sont dans l’ensemble très curieux, sautant sur la moindre occasion pour mettre à profit les quelques mots d’anglais qu’ils connaissent (à défaut, les échanges de sourires suffisent !) et pour engager la conversation. Bien souvent, les difficultés de communication abrègent ces précieux moments, mais d’autres fois, lorsque le vocabulaire est plus fourni, ça débouche sur des choses plus étonnantes. Pour exemple, notre passage à Battambang a été marqué par 2 rencontres étrangement similaires et qui furent des vrais moments de plaisir.

La première fut celle de Sopairk, moine bouddhiste de 29 ans qui nous a littéralement accaparé dès que nous avons franchi le seuil du temple dans lequel il exerce. Il a d’abord fallu passer la petite désillusion quand on lui a expliqué que, contrairement à ce qu’il imaginait, les villes françaises ne ressemblaient pas du tout au bâtiment d’architecture coloniale française dans lequel il vit. S’en sont suivies presque 2 heures de discussion sur la spiritualité, sur son quotidien de moine et sur ses aspirations. A notre grand étonnement, après avoir appris qu’il était titulaire d’un doctorat de philo et constaté qu’il maîtrisait à merveille la langue de Shakespeare ainsi que quelques mots de français, il nous a annoncé qu’il envisageait sérieusement de troquer sa toge orange d’ici 3 / 4 ans pour fonder une famille et devenir chauffeur de Tuktuk. Difficile pour lui d’expliquer ça, mais en lisant entre les lignes, on a pu deviner qu’il s’agissait d’une part d’éviter d’aller bosser dans les champs, et, d’autre part, de faire des rencontres et d’avoir un revenu correct. Après avoir appris les derniers détails croustillants sur la vie du Bouddha, on a repris notre chemin.

Une heure plus tard, dans le but de rejoindre le Bamboo Train, on s’installe dans le Tuktuk de  « DJ », chauffeur timide que nous avions déjà brièvement croisé la veille. Histoire de faire passer le temps, on engage la conversation avec lui tout en contemplant les paysages. Et là, on apprend qu’il y a encore 2 ans de cela notre pilote, casquette vissée sur sa tête bien ronde et chevelue et maillot d’une équipe de hockey américaine sur les épaules, était moine et ce depuis plus de 10 ans… ! Sur la route du retour, on lui explique que pourboire en français, ça veut dire « pour boire » et lui proposons donc de lui payer un verre, ce qu’il accepte sans se faire prier. Il nous emmène dans un bar à cambodgiens (concept à opposer aux bars à touristes), dans lequel on se fait servir de la Angkor Beer accompagnée d’amuse-gueules particuliers : peau de buffles archicuite et calamars devenus croustillants après avoir longuement séchés au soleil. Sont évoqués à demi-mot le fait que sa famille ait du fuir le pays pour échapper aux khmers rouges et qu’il est donc devenu moine pour pouvoir bénéficier d’une éducation , ce qu’il n’a pas pu avoir pendant son adolescence passée dans les camps de réfugiés. Je vous passe les détails, mais là encore, un grand moment pour nous.


Il ne faut croire pour autant que passer par le monastère soit la voie à privilégier pour devenir Tuktuk driver… Par contre, ces 2 parcours parallèles pourraient donner matière à l’industrie cinématographique locale pour tourner un remake cambodgien à « Taxi Driver ».

vendredi 18 novembre 2011

Au fil de l'eau...

Une fois n'est pas coutume, nous avons fait des infidélités à nos traditionnels trajets en bus pour rallier Battambang. 


Nous avons navigué pendant 7 heures à bord d'un "slow boat", avançant péniblement au fil des rivières, des lacs, des rizières inondées et des marécages. C'est toute la vie des villages locaux qui nous a ouvert ses portes.








mercredi 16 novembre 2011

Man versus wild


1er racket depuis notre départ !

Ayant un petit creux après la visite du temple d’Angkor Wat, nous nous sommes posés dans la forêt environnante et avons sorti notre sachet de bananes grillées. Pendant que nous mangions, je faisais la lecture à Simon pour en connaître un peu plus sur le prochain temple que nous irions visiter et là, le drame arriva… Un singe très impressionnant (au moins de 30 cm) s’est avancé vers nous, Simon a pris quelques photos puis a continué de se goinfrer de bananes et (splash) le singe s’est rapproché… un peu trop rapidement ! Après quelques tentatives d’intimidations réciproques, le singe a eu raison de Simon qui a fini par jeter le trophée et a bondi en arrière… (très courageusement) !

Résultat : plus de bananes pour nous, le singe les a dégusté en nous narguant et nous avons pollué le site d’Angkor, n’ayant pas pu récupérer le sachet plastique ! 

Je vous laisse apprécier le récit en images :





Angkor...


...le nom faisait rêver, les lieux n’ont pas déçu ! Ce n’est pas évident de décrire les choses sans tomber dans le mielleux, mais on va s’y essayer malgré tout.

A l’origine, c’est l’ancienne capitale de l’empire khmer, construite en pleine jungle entre le 6ème et le 15ème siècle. Cette civilisation fut l’une des premières de la région à maîtriser l'art d'apprivoiser les déluges saisonniers de l'Asie du Sud-Est, en stockant l'eau dans d'immenses réservoirs (appelés baray) pour éviter les inondations et la restituer en période de sécheresse. Assez rapidement, ce chantier est devenu un délire de grands mégalos (les Jayavarman, Yaśovarman et autres Suryavarman) qui se sont lancés tour à tour (règnes après règnes) dans une grande partie de « qui est ce qui aura la plus grande? » et ont bâti frénétiquement une quantité de temples montagnes (représentant le Mont  Méru : symbole de l’« axe de la Terre » dans la mythologie hindoue).
Progressivement, l’empire a décliné jusqu’à laisser cette capitale aux mains de la jungle à partir du 16ème siècle. Les constructions les plus fragiles ont disparu, pour finalement ne laisser que celles en pierres disséminées sur une région assez étendue (la majeure partie du Nord-Ouest du Cambodge). Pendant plusieurs siècles, les lieux ont été quasi déserts, simplement peuplés par quelques moines bouddhistes qui se sont mis en tête de refaire la déco des lieux pour convertir les temples à leur religion ! Puis à la fin du 19ème, plusieurs explorateurs européens ont « redécouvert» la capitale en grande partie en ruines. Depuis cette période, un travail de restauration est en marche, toujours inachevé (ce qui nous a valu de visiter Angkor Wat avec l’entrée principale masquée par des bâches et des échafaudages). Ca c’était pour le côté historique !


Ensuite, le côté touristique ; Angkor, c’est maintenant devenu un grand parc d’attractions : 
  • Son complexe hôtelier gigantesque réunit dans la ville de Siem Reap qui, contrairement à d’autres lieux  aussi touristiques, a su garder un charme et une tranquillité appréciable, même si on ne vient clairement pas ici pour découvrir la bourgade.
  • Les principaux temples, concentrés dans un périmètre restreint, bien entretenus et préservés malgré les masses de visiteurs qui se concentrent ici. On a beau avoir vu les photos de ces temples de nombreuses fois avant de partir, y être a vraiment une toute autre saveur !
  • Plus à l’écart, plus difficilement accessibles, des dizaines d’autres sites, certes moins impressionnants mais beaucoup plus calmes et sauvages, où, pendant quelques minutes, on peut se sentir tout seul sur son énorme tas de ruines. 

Enfin, le côté expérience personnelle. La visite fut bluffante de bout en bout, avec une mention spéciale pour le Bayon. Ce temple ne figure pas parmi les plus imposants et ne paye pas de mine d’extérieur, mais une fois dedans, on y est constamment observé par les dizaines de visages en pierre qui arborent un sourire énigmatique, ce qui nous projette directement dans une ambiance moitié oppressante, moitié relaxante…  Pour mieux profiter (et parce qu’on a le temps !), on a fait le choix d’arpenter les sites à vélos, et on ne regrette vraiment pas. 
Le cadre naturel qui entoure les lieux est vraiment chouette, le terrain est plat et le site tellement grand qu’on peut assez simplement s’épargner de respirer les gaz d’échappements des bus de touristes. Bon, après 2 jours de visites intensives, on est un peu sur les rotules (une petite centaine de bornes de pédalage en plein cagnard plus l’ascension d’une grosse dizaine de temples montagnes, ça calme). Du coup, on s’accorde une journée de repos, idéale pour trier les photos (plus de 200 en 2 jours…), pour visiter Siem Reap et pour ménager Maud qui risque à tout moment de nous faire une overdose de temples! 

Vous l’aurez compris, on a vraiment été emballé et on se tâte à aller repasser une journée à farfouiller dans les vieilles pierres, avant de reprendre la route.

lundi 14 novembre 2011

Acclimatation en douceur

A l’issue d’un premier trajet en bus cambodgien pendant lequel nous avons pu admirer de superbes paysages ruraux (villages traditionnels, rizières inondées dans lesquelles se baignent les buffles, forêts épaisses et palmiers, plantations de bananes, de fruits du dragon et de lotus), nous avons fait nos premiers pas dans cette nouvelle destination. A première vue, les paysages pourraient ressembler un peu à ceux que l’on a traversés au nord du Laos, les montagnes en moins !


Nous sommes donc descendus du bus dans la petite ville de Kompong Cham, située au bord du Mékong (encore lui !). Nous nous sommes installés dans la chambre la moins chère que nous ayons trouvée pour le moment (2,2 euros) : les prestations y étaient très limitées (un lit double, un ventilo, des murs en carton, une ouverture grillagée vers une rue bruyante, une salle de bain commune clairement sale…) mais le gros avantage de nous donner pleinement envie d’aller visiter les alentours !

Chose faite dès le lendemain, où nous avons loué des vélos puis embarqué sur un « ferry » (c’est comme ça qu’ils nomment une planche de bambou flottante qui traverse le Mékong avec à son bord des vélos, des motos et des animaux) pour passer une chaude journée à pédaler sur l’île de Koh Paen, à visiter quelques temples, à répondre aux « Hello » répétés sans interruption par les enfants, à échanger quelques mots avec les villageois de l’île et à rendre les sourires que tous nous ont accordés.

Cette première image du Cambodge a été vraiment très agréable et également surprenante. Malgré le proche et douloureux passé historique (le sujet des khmers rouges a été évoqué par le premier cambodgien avec qui nous avons pu discuter), les habitants semblent être parmi les plus souriants et accueillants que nous ayons rencontré jusque là.

Bref, une bonne étape d’acclimatation et de chauffe (pour les périples à vélo notamment) avant d’aller explorer les temples d’Angkor !

dimanche 13 novembre 2011

Produits locaux

On ne pourra pas nous reprocher le contraire, chacun à notre manière, on apporte notre contribution à l'économie locale! 


vendredi 11 novembre 2011

Passage au Cambodge


Ça y est, nous avons quitté le Vietnam. Après quelques heures de bus (6h), un passage à la frontière, une prise de température par le douanier avec un thermomètre laser, je précise (vous pensez qu’il y a 10 ans, il faisait ça avec un thermomètre anal ?), nous sommes arrivés à Phnom Pen. N’ayant pas eu notre dose de transport en commun, nous avons aussitôt sauté dans un autre bus pour rejoindre la ville de Kompong Cham afin de reprendre un grand bol de ruralité.


Désolée Matilde et Aziz, on n’aura pas le plaisir de vous filer les bons tuyaux sur la capitale à l’avance mais on aura celui de les découvrir ensemble d’ici peu.  

Un peu d’histoire…dramatique


Ho Chi Minh, anciennement Saigon, a été notre dernière étape vietnamienne. Jusqu’ici, nous n’étions pas rentrés réellement dans le cœur de l’histoire contemporaine du pays, reposant essentiellement sur 3 piliers  : la fin de la colonisation française, les séquelles de la guerre contre les USA et le culte nostalgique pour l’oncle Ho. Ca fait pourtant 10 jours qu’on évolue au milieu des drapeaux rouges arborant la faucille et le marteau, des murs complets de propagande d’Etat (du même genre que celle que l’on voyait dans nos livres d’histoires), des sites historiques amputés de la moitié de leurs monuments et des vendeurs de rue nous proposant des médailles de GI rouillées et cabossées ; Mais pour autant, il nous a fallu faire cette dernière étape pour mieux comprendre les choses.

N’ayant pas pu réellement échanger sur le sujet avec des locaux, ça ne reste que des suppositions, mais il semblerait que cet héritage historique proche constitue un véritable ciment pour la nation vietnamienne et que le gouvernement fasse son possible pour l’entretenir dans  le but de conforter son pouvoir.

Ainsi, nous avons visité le War Remanants Museum, musée d’Etat très intéressant et intégralement dédié à la guerre. Soit, les choses y sont présentées de manière subjective. L’une des galeries, clairement intitulée « Vérités historiques » a pour but de donner un récit exhaustif du conflit de manière très officielle. Un peu plus loin sont mis en valeur l’ensemble des pays et organisations ayant soutenus le Vietnam. La déclaration d’indépendance américaine datant du 17ème siècle (prônant la liberté et l’indépendance des peuples) est ironiquement imprimée en grand au beau milieu d’une galerie photo montrant très explicitement les atrocités commises par les GI… Malgré cette explication quelque peu partisane des faits, il n’en reste pas moins que la reconstitution des « cages à tigre » utilisées par les français puis les américains pour rééduquer par la torture les activistes communistes, les séries de portraits d’enfants difformes des suites d’une exposition aux agents oranges ou les témoignages poignants de civils pris au cœur des combats restent vraiment poignants.


Suite à cela et avant d’aller faire un tour au palais de la réunification, symbole national de l’unité du pays et des succès passés d’Ho Chi Minh, nous avons pris un bon repas dans un fast food vietnamien « Pho24 », déclinant cette soupe de nouilles traditionnelles à toutes les sauces. Le soir, nous sommes allés boire un verre dans un quartier animé et très occidentalisé (ici, « Apocalypse Now » est le nom de la boîte branchée) où de notre petite table nous pouvions prendre le temps d’observer des affiches de propagandes tout en sirotant une « 333 Export » (bière de contrefaçon ?). Comme quoi, le pays évolue et n’est pas à une contradiction près !

mercredi 9 novembre 2011

L’adaptation à la vietnamienne


Le moins qu’on puisse dire, c’est que les vietnamiens prennent ces inondations avec philosophie. Je n’ose même pas imaginer l’état d’affolement dans lequel on se mettrait en France dans une pareille situation… Mais ici, question d’habitude et de tempérament probablement, on relativise, on ne s’arrête pas de vivre et on s’adapte. L’économie du tourisme fait preuve d’une réactivité hors du commun, qu’importent les circonstances, ne bougez pas on a ce qu’il vous faut !


On a passé 36 heures ici, qui ont débuté par une petite ballade sous un temps ensoleillé, où on nous a proposé partout dans la rue des glaces, des lunettes de soleil ou des tours en cyclo-pousses. Subitement, la pluie s’est déchaînée, en 20 minutes chrono, une armada de vendeurs ambulants a fait son apparition avec un stock de capes de pluie démentiel et les taxis se sont mis à roder pour véhiculer le touriste jusqu’à son hôtel bien au sec. 
Puis ce matin, la ville s’est réveillée partiellement sous les eaux : pas de soucis, on installe le marché 2 rues plus loin, on surélève les meubles, on vous prépare quand même un petit déj‘ dans l’hôtel inondé et on met en place un système de bateaux taxis avant même que le touriste n’ait ouvert les yeux ! C’est fort, très fort même !

Hôtel insubmersible


Bon, ayé, après un petit tour de barque cher payé, nous voilà sortis de notre grand bain, qui en fait était relativement localisé autour de notre hôtel. Les sacs sont restés au sec, et le soleil nous a même gratifié de sa présence dans l’après-midi, on a donc pu apprécier les charmes d’Hoi An.


Petit enseignement de cette histoire ; Aux différents contrôles habituels qu’on fait avant de choisir une chambre (prix, heure à laquelle on doit déguerpir, propreté globale, dureté du matelas, électricité, présence de PQ, hébergement d’insectes en tout genre…), il va maintenant falloir qu’on vérifie aussi s’il est situé ou non en zone inondable ! 

Vu qu’on commence à prendre le pli, on a notre petit rituel pour valider ou non le choix du lieu où on va dormir le soir. Présélection de la GuestHouse grâce aux guides et au bouche à oreilles, visite d’une ou de plusieurs chambres avant d’accepter, et négociation du prix, avec si possible un qui fait mine de ne pas être emballé et l’autre qui insiste pour baisser le prix… Selon les cas, le rituel peut durer ou non, mais le cocktail poids du sac à dos / chaleur nous fait parfois craquer avant d’avoir déniché la perle rare (même si dans le cas présent, c’était plutôt la pluie qui a freiné notre exigence).

mardi 8 novembre 2011

Ah bon, il a plu...?


Ça fait 3 jours qu'on se promène au Vietnam en passant entre les gouttes, même si c'est plutôt difficile à esquiver! Hier soir, malgré les pluies torrentielles (et l'eau qui commençait à monter en bordures de fleuve, voir la photo ci-dessous), on a mis en application le proverbe vietnamien suivant (une pure invention) : « Quitte à être mouillé, autant bien manger ! ». Retour un peu compliqué, j’ai terminé le trajet en short de bain et pieds nus, mais tout allait bien !


Ce matin, on se réveille la bouche en cœur, un petit rayon de soleil vient nous chatouiller au travers la fenêtre de notre chambre au 4ème étage, on fait nos sacs et on s’apprête à profiter pleinement de notre journée ! On descend les escaliers, et là, on constate que 50cm d’eau se sont invités sur l’ensemble du rez de chaussée de notre hôtel, et un petit mètre dans la rue. Ca fait tout drôle, mais vous constaterez que le wifi fonctionne quand même… !


Bon en théorie, notre bus de ce soir part malgré tout (direction Ho Chi Minh City), il faut juste qu’on choppe un bateau pour nous emmener jusqu’à son point de départ! Mais les pluies sont maintenant terminées, et la situation devrait revenir à la normale progressivement. On vous tient au courant !

lundi 7 novembre 2011

Des Nguyen et encore des Nguyen


Après une nuit dans un bus couchette pas trop inconfortable (nous recommandons la compagnie « Sinhtourist ») et sans arrêt donc pas besoin de se nourrir de singe ou autre petit animal sans défense, nous sommes arrivés à Hué (centre du Vietnam).


Simon a commencé sa journée par une double bonne action en m’emmenant à « la boulangerie française ». J’ai pu me régaler d’un très bon petit déjeuner et les bénéfices de la boulangerie vont revenir aux enfants défavorisés de Hué. Quand on peut aider… !

Après avoir été repus, nous sommes allés à la découverte de cette ville, ancienne capitale du Vietnam et siège de la dynastie Nguyen. Malgré les fortes pluies de ces jours et les ravages des anciens bombardements, nous avons tout de même pu avoir une idée de la grandeur passée de cette ville, notamment via sa cité impériale. Seule interrogation qui reste en suspend : pourquoi dans un site classé au patrimoine de l’Unesco y a-t-il un court de tennis en activité ?