samedi 31 décembre 2011

En roue libre...


…je crois que ce blog n’a jamais aussi bien porté son nom que depuis que nous avons repris la route vers le Nord, il y a une bonne semaine maintenant. Pas évident de décrire ce qu’on vit, ce qu’on voit ou ce qu’on fait, à part qu’on fait de la route. On ne sait d’ailleurs parfois plus très bien si on fait de la route avec pour objectif de rallier une destination précise, ou si on s’oblige à se donner des points de chute pour avoir un bon prétexte pour rouler (et se déculpabiliser de bruler du pétrole !). Trois raisons à cela :
  • la première, c’est qu’absorber des kilomètres à 60 de moyenne au milieu de très grands espaces, c’est un vrai plaisir et la garantie d’en prendre plein la vue à chaque sortie de virage ; 
  • la seconde, c’est que les meilleures surprises ont eu lieu durant les journées où on est parti un peu à l’aveuglette, sans se mettre de contrainte et donc en se laissant la possibilité de s’ouvrir aux opportunités qui se présentent. D’autant plus que les rares étapes qui étaient de vrais points de passages pour nous ont été plutôt décevantes par rapport au reste. Pointons à ce sujet la bourgade de « Surfer Paradise », nom qui à de quoi faire rêver (et dont la seule évocation fait réveiller le Patrick Swayze qui sommeille en M. Guilliot) mais qui au final se résume à de belles plages (comme partout) bordées de grands buildings, quand on peut avoir de belles plages bordées d’une nature luxuriante en poussant quelques kilomètres de plus ;
  • la troisième, c’est qu’on s’est imposé un point à rallier d’ici au 5 Janvier, la ville de Rockhampton et son célèbre rodéo, étape qui marquera la fin de notre route commune avec nos 2 compères. Pour nous, ce sera la fin de la montée vers le Nord, pour eux, pas tout à fait, le pétrole les a rendu addict.

Bref, on prend vraiment le temps de vivre et de profiter des petits plaisirs simples : répondre à l’appel des plages sauvages et se faire rouler dans le sable par la première vague qui déferle, partager un réveillon avec des brésiliens rencontrés autour d’un barbecue, goûter (enfin) les bières locales et les saucisses de kangourous, s’extasier devant un groupe des dauphins (d'ailerons de dauphins plus exactement) qui se donnent du mal pour ne pas être repéré par le premier touriste qui passe, faire un feu au milieu de la forêt et sympathiser avec des possums …
et le dernier, le plus chronophage, c’est de défier les poissons sur leur terrain de jeu et de mettre à l’épreuve notre patience aux bords des lacs et des rivières. Mais ça a fini par porter ses fruits : Maud, Simon (le blond) et Moi avons chacun sorti un poisson (dont un unique est passé à la casserole et dont la taille très réduite nous a valu un sublime « What a shame ! » d’une sexagénaire australienne) tandis que Tony, pour faire original et inventer une nouvelle légende du bush, a réussi à sortir une tortue à la ligne… !

Vous l’aurez compris, on ne souffre pas d’un rythme trop soutenu et faire un peu de route chaque jour est la seule chose qu’on s’impose. Pendant que j’y pense, une bonne nouvelle, on a dégotté une famille prête à nous accueillir en HelpX pour une petite dizaine de jour, ça permettra de faire refroidir un peu le moteur ! 

mercredi 28 décembre 2011

Smartie, le retour


La boîte de vitesse de nouveau opérationnelle, nous avons swappé (enfin « échangé » , Simon ne parle plus qu’en Franglais et moi…je ne parle toujours pas) « Campette » contre « Smartie » depuis quelques jours déjà; l'occasion de vous en faire une très rapide présentation.


Pour bien repartir, on s’est fait notre petite journée rangement, et après avoir récupéré quelques cartons et remis quelques vis, nous voici fin prêts à vivre confortablement sur les routes pendant le mois qui vient.



Lorsque la météo fait des siennes, nous avons 2 banquettes qui nous permettent de rester à l’abri, et qui se transforment en lit le soir venu ; dans le coffre, on dispose d’une kitchenette toute équipée, pas plus petite que dans certains appartements parisiens. Et pour les moments de soleil, nous sortons notre table et nos chaises pour profiter du grand air en sirotant un petit verre. Le grand confort quoi !

lundi 26 décembre 2011

Rencontres impromptues

En sortant des routes goudronnées ces derniers jours, on a croisé pas mal de spécimens australiens (au-délà de nos sauvages ymarois). Quelques photos ci-dessous, avec par ordre d'apparition : possums (que Tony a presque réussi à domestiquer), varans, chouettes non identifiées, koalas (dans l'hôpital qui leur est dédié à Port Macquarie), cocabouras (qui poussent des cris de singes au coucher du soleil) puis kangourous (qui visiblement venaient de passer un réveillon douloureux).








Christmas on the beach


Il en aura fallu de peu pour que la pluie vienne gâcher le réveillon, mais on a réussi à avoir notre Noël sous le soleil, sur la plage, et facultativement avec foie gras et champagne (Merci Mimi et Luco)! 
Merry Christmas à vous!

samedi 24 décembre 2011

La première blague australienne de M. Guilliot

« What is a boomerang that never comes back ?
- A woodstick !”

Y a des choses qui ne changent pas, doit on s’en plaindre… ?
Pour apprécier cette blague à sa juste valeur (ce qui n'est pas simple j'en conviens), il faut se mettre dans le contexte : il faut s’imaginer face à Simon (le grand blond dont le coiffeur s’est mis en grève depuis quelques mois, chose à laquelle on va tâcher de remédier d’ici peu), euphorique voire même surexcité, le sourire qui lui fend le visage, 2mn après les retrouvailles. 

Forcément…


.. 2 ymarois qui déboulent en Australie pour y rejoindre un autre expatrié depuis quelques années, ça ne peut pas se la jouer profil bas, faut que ça se fasse remarquer !


Rainy Mountains


Nos clichés sur l’Australie viennent d’en prendre un sacré coup : on imaginait qu’on allait passer notre temps sur des plages de sable fin à fondre sous un soleil ravageur ; au lieu de ça, on vient de passer 3 jours dans les montagnes sous des pluies diluviennes à se les peler.

Ça n’a pas suffit pour nous décourager d’aller randonner au cœur des Blue Mountains (massif situé à 150km à l’ouest de Sydney et qui porte ce doux nom en raison du voile bleuté qui recouvre ces montagnes en raison des émanations des forêts d’eucalyptus) ou pour gâcher la beauté des paysages (tout au plus ça a limité la qualité des photos). Et si on voit les choses du bon côté, ça nous a permis de temporairement laisser de côté les lingettes pour bébé (seul moyen qu’on a trouvé pour rester propre certains jours), au profit de bonnes douches vivifiantes et naturelles.



Au final, on a retrouvé le soleil (de manière assez précaire) en se rapprochant de la côte au  Nord de Sydney où nous avons rejoint nos 2 ymarois prêts à en débattre avec le bitume australien ainsi que Jean-Gab qui nous a accueilli très chaleureusement dans sa jolie ville de Dee Why. 

lundi 19 décembre 2011

La capitale du consensus


Après une première semaine à avoir fait des sauts de puces le long de la côté Sud-Est du pays, nous avons quitté nos compagnons de route pour rentrer dans les terres et entamer une remontée vers le Nord (ce qui nous permettra d’ici quelques jours de venir crocher 2 joyeux français qui déboulent à Sydney pour un ambitieux road trip).

Le contraste entre le littoral et les terres est assez saisissant. Il suffit d’une petite heure de route pour passer des falaises abruptes, des plages à l’eau turquoise et de la végétation verdoyante à des paysages plus secs alternant des grands plateaux arides et des montagnes boisées assez fraîches et mystérieuses. Le tout est ponctué de petites bourgades dont les décors et l’ambiance paraissent tout droit sortis de vieux westerns : énormes troupeaux de vaches, vestiges d’une ancienne ruée vers l’or, pubs aux façades copiés collés des films de Sergio Léone, carcasses de kangourous sur les bords de route et vieux picks-up qui font office de montures pour les culs-terreux du coin.

Au beau milieu de tout ça se dresse une sorte de champignon urbain, Canberra, la capitale australienne. 5mn avant d’y rentrer, c’est le désert, et idem 5mn après en être ressortie. Entre les 2, une ville moderne, aux allures de grande zone d’activité aseptisée, scindée en 2 par un lac et dans laquelle la nature a été complètement domestiquée. Tout y est propre et entretenu, presque trop, et ses rues manquent franchement d’animation et de caractère (on a été capable de marcher plus de 10mn dans la ville un samedi après-midi sans croiser la moindre personne, de quoi faire rêver les parisiens… !).

Ce côté « sortie de nulle part » s’explique par l’histoire de la ville, celle d’un compromis datant du début du 20ème siècle : ne voulant pas trancher entre Melbourne et Sydney, entre terre et mer et entre culture aborigène et influence coloniale, les dirigeants de l’époque ont décidé de bâtir de toute pièce une nouvelle ville destinée à héberger le pouvoir politique du pays dans un lieu de consensus (le problème avec les consensus, quels qu’ils soient, c’est que ça manque toujours un peu d’âme et de fantaisie !). Du coup, la construction de Canberra a été lancée, sur la base de plans d’architectes partis d’une feuille blanche pour arriver à une ville concept, qui dénote sacrément avec ce qu’on avait vu jusqu’ici du pays. 

Assez paradoxalement, la raison pour laquelle on s’est aventuré jusqu’ici, c’était au contraire pour essayer de comprendre un minimum l’histoire et la culture du pays. Et au final, on n’a pas été déçu. Effectivement, cette ville ne ressemble pas franchement à l’Australie, mais comme pour compenser ça, elle concentre tout ce qu’il se fait de plus représentatif pour donner un sentiment d’unité à la nation australienne. Y siègent donc les principales institutions politiques, économiques, éducatives et culturelles du pays (de telle sorte qu’une majeure partie de la population de la ville est constituée de fonctionnaires).

De notre côté, nous nous sommes principalement attardés sur 3 lieux de la capitale :
  • Le National Museum, grand bâtiment d’architecture moderne abritant des tas d’expositions sur des thèmes très variés et parfois étranges : les ornithorynques, l’art aborigène, les voitures Holden, la construction de l’opéra de Sydney, le surf, les Jeux Olympiques, etc…  Pour faire simple, le visiteur est amené à se faire sa propre idée sur ce qu’est la culture du pays en venant piocher entre toutes ces petites briques. Ça ne donne pas un moule formaté et préconçu, mais j’imagine que chaque australien doit pouvoir s’y retrouver ! Et pour nous, ça nous éclaire un peu sur ce qui compose l’identité du peuple australien ;
  • Le parlement, construction étrange en forme de colline recouverte de gazon et surmonté d’un énorme mat en haut duquel flotte le drapeau du pays; et l’ancien parlement, d’architecture plus classique anglaise et devant lequel siège l’ambassade aborigène, une tente de fortune montée là par contestation et preuve que l’intégration des « first australians » n’est pas aussi simple et réussie qu’on voudrait le faire croire ;
  • Le vieux dépôt de bus, qui héberge un grand marché chaque week-end et qui redonne un peu de vie et d’animation à cette ville qui semble en manquer cruellement, même si ça reste très propret et bon enfant! Mais on peut y déguster librement plein de bonnes choses, et ça, vu les limites de notre cuisine ambulante, c’est loin d’être négligeable !

Pour résumer, on a visité une capitale qui ne ressemble pas franchement à son pays (tout du moins à ce qu’on en a vu jusqu’ici), mais l’avoir visitée nous a permis de mieux le comprendre. C’est pas très cohérent, peut-être, mais avoir choisi Canberra comme capitale ne l’est pas non plus alors bon !

Philosophie du petit coin


"Some come here to sit and think,
Some others come here to shit and stink"

Je vous laisse le plaisir de la traduction de cette prose.

samedi 17 décembre 2011

Connectivité précaire


Rassurez-vous, pas de grève à déclarer parmi nos équipes en charge de la mise à jour du blog ou des relations skype ou mail, c’est juste que nos conditions d’accès à Internet en Australie sont assez précaires.

On alterne entre les Mc Do (voire les parkings de Mc Do), les bibliothèques et les bornes d’accès publics pour se connecter, on en viendrait presque à regretter le confort indien !


Mise en route


Après un départ relativement laborieux (cf message d’il y a quelques jours), on a finalement rapidement trouvé notre rythme de croisière. 

Avoir son propre véhicule pour visiter l’Australie et vivre en itinérant semble bel et bien être le moyen le plus adapté pour découvrir le pays, mais encore faut-il savoir comment s’y prendre ! Vu de France, ça paraissait être un jeu d’enfants : on s’installe derrière le volant, on roule là où le vent nous mène, on met le frein à main quand on voit un joli paysage (ce qui n’est pas compliqué ici, la moindre vallée perdue est tout simplement grandiose) et on se laisse porter. La réalité ressemble à ça, à quelques détails près ; faire de l’itinérant implique une bonne dose de logistique et d’organisation et les dollars ont une fâcheuse tendance à être très volatiles dans cette contrée ! Du coup, il y a un pli à prendre, mais rien d’insurmontable ! Pour cela, quelques bonnes rencontres nous ont bien aidé à découvrir rapidement les grands principes comme les petites astuces indispensables pour profiter pleinement du périple et s’y retrouver financièrement.


Dès le lendemain de notre arrivée, après avoir échoué au fin fond d’un parc naturel assez isolé au niveau de Shellharbour, nous avons fait la rencontre de 2 autres couples de français qui en plus de sembler super sympas (ce qui s’est confirmé par la suite) et d’aller dans la même direction que nous avaient l’avantage d’avoir quelques kilomètres de routes australiennes au compteur (Ingrid et Sylvain sillonnent le pays en voiture depuis plus de 3 mois, Virginie et Alex en van depuis 3 semaines). Le contact étant bien passé, nous avons donc décidé de faire route commune le lendemain et cela dure maintenant depuis 3 jours, de quoi passer du bon temps et nous donner une formation accélérée. Nos premières leçons ont porté sur les thèmes suivants :

  • L’utilisation des barbecues au gaz que les autochtones, grands consommateurs de viande, ont la bonne idée de mettre partout (on peut aussi bien y faire dorer des saucisses que griller son pain ou bouillir de l’eau) ;
  • Les techniques pour dormir à moindre frais, avec un minimum de confort tout en évitant d’être réveillé par un Ranger qui vous demande énergiquement en plein milieu de la nuit de décamper, le camping n’étant pas toléré partout ;
  • L’analyse fine du rapport rendement / prix des différents types d’essence (Sans plomb classique contre Sans plomb mélangé à l’Ethanol) ;
  • Le mode de fonctionnement des offices de tourisme, souvent gérés par des retraités bénévoles et vraiment bien conçus ici ;
  • Le caractère indispensable de l’achat de la bible du caravaning en Australie (Camps volume 6), qui nous permet de nous aventurer dans des no mans land sans stress   ;
  • Le covoiturage avant de pénétrer dans les parcs nationaux dont les droits d’entrée sont facturés par véhicule et non par personne ;
  • Les moyens d’entretenir, de rafistoler et de perfectionner son van, le notre n’étant pas de première fraîcheur, il faut bien le dire ; 

Bref, des tas de renseignements hyper pratiques qui nous permettent d’aborder aussi bien les nationales et que les dirt roads (« routes » non goudronnées) tout en profitant pleinement du cadre idyllique et sans trop se soucier de savoir comment dormir ou se nourrir. En plus, pour compléter la panoplie, on s’est doté de l’équipement ultime, une canne à pêche à 5$, on ne manquera pas de vous signaler notre première prise, si elle arrive un jour !

mardi 13 décembre 2011

Into the wild

Seulement 3 jours dans ce pays, et on a déjà pris un énorme bol de nature et de vie sauvage :








Sans pression


Bon, soit, ce pays semble magnifique, soit les gens y sont adorables, soit on y prend du bon temps, mais pourquoi la bière (et l’alcool en général) y est elle si chère ? C’est d’autant plus incompréhensible qu’avec une consommation moyenne de 1,06 l/jour, les australiens figurent dans le peloton de tête des plus gros consommateurs au monde !

En moyenne 10 / 12 $ le pack de 6, ça va pas être gérable sur le mois et demi qu’on a à passer ici. Du coup, il va falloir qu’on rogne sur d’autres postes de notre budget… Ce sera celui alloué aux souvenirs et aux cartes postales, désolé, mais faut nous comprendre, on peut faire des concessions mais pas sur tout !

dimanche 11 décembre 2011

Bonne arrivée, puis faux départ…!


Après avoir volé toute la nuit et très peu fermé l’œil, nous avons foulé le sol australien pour la première fois ce matin !

Sortis de l’aéroport, nous avons pris le train (faire 6km au cœur de l’agglomération de Sydney nous a couté aussi cher qu’en faire 600 en bus en Inde… Il va falloir qu’on se réhabitue à faire chauffer la visa…) pour nous rapprocher de l’agence de location de notre van. A peine sortis de la gare, alors que nous nous apprêtions à entamer une petite marche matinale à la fraîche, un gros 4x4 s’arrête à notre niveau : nous trouvant l’air perdu (ce qui n’était pas complètement faux d’ailleurs), un couple nous propose bien gentiment de nous déposer à destination, ce que nous acceptons en faisant mine d’être gênés. Une fois embarqués, la dame nous dit nous avoir croisé à l’aéroport et reconnu grâce à nos sacs à dos, et il s’avère que son mari, vêtu d’un uniforme reluisant, n’était autre que le pilote du vol que nous venions de prendre ! C’est ça le sens du service chez Qantas Airlines, en plus de proposer du bon vin dans l’avion, l’équipage vous véhicule de bout en bout !


Notre chauffeur de luxe nous dépose devant l’agence, et, après avoir rempli les formalités administratives de rigueur, nous voilà en train de déambuler dans Sydney au volant d’un van nommé « Smartie » !  Après quelques minutes d’adaptation (conduire à gauche au volant d’une fourgonnette hors d’âge mais plutôt bien conçue - Ford Econovan année modèle 1998 - ça n’est pas inné!), nous mettons le cap vers le Sud du pays avec en tête l’idée de longer la côte jusqu’à trouver un petit  coin paisible pour nous installer dans ce qui va nous servir de toit pendant 1 mois et demi. 

L’idée était belle, et est bien restée au stade d’idée : au bout de 40 minutes de route, la boîte de vitesse, cette capricieuse, décide de nous abandonner... Petit moment de flottement, pas de carte pour nous indiquer où nous sommes, pas de téléphone portable et surtout pas de compétences en mécanique, que faire ? Nous filons acheter une carte sim dans la station service la plus proche, et débute une longue série d’appel, l’occasion pour Simon de perfectionner son anglais. 
Finalement nous ne tombons que sur des gens charmants, chacun dans leur style : il y a le jeune salarié de l’agence de loc qui semble super enthousiaste d’avoir un peu de piment dans sa journée, le dépanneur qui essaye tout pour nous aider et est gêné de ne pas y arriver et le remorqueur bourru qui malgré son horrible accent (pour nous, écouter son anglais c’est presque comme essayer de comprendre une émission en crypté sur Canal…) s’entête à nous donner des conseils sur les sites touristiques à ne pas manquer (la liste est longue mais on est bien infoutus de la retranscrire !).

Après avoir tout de même attendu plusieurs heures, nous échangeons « Smartie » contre « Campette » (les efforts des loueurs pour donner une personnalité à leur véhicule a ses limites… !), plus vieillotte mais qui fera l’affaire en attendant que l’on repasse d’ici une dizaine de jour à Sydney pour récupérer notre premier bolide qui aura été remis sur pieds ! 

A la nuit tombée, de retour sur les routes, force est de constater qu’il est trop tard pour flâner et dénicher notre petit coin de paradis pour passer la nuit. De plus tous les campings sont fermés, nous optons donc, par défaut, pour un petit parking au cœur d’un lotissement en bord de mer. Les magnifiques paysages australiens attendront donc demain pour s’ouvrir à nous, ce n’est que partie remise ! A défaut nous avons déjà pu largement apprécier l’accueil et la gentillesse des australiens, mais on reste sur nos gardes, être trop gentils, c’est toujours louche… !

jeudi 8 décembre 2011

En transit

Après une semaine de grand calme à Koh Phangan, un bref passage par Koh Samui nous a permis de nous réacclimater en douceur à l'agitation de la vie urbaine, avant de replonger dans les tumultes de Bangkok et de ses centres commerciaux. Nos 3 derniers jours en Asie auront été marqué par un changement d'ambiance assez radical, on en attend autant de nos premiers pas en Australie!



Fin d’un chapitre


3 mois d‘immersion sur ce continent, auparavant totalement inconnu pour nous, et maintenant tacheté de bons souvenirs.

3 mois, c’est bien sûr trop peu pour en avoir fait le tour, pour être rassasié ! Mais c’est aussi suffisant pour y avoir pris goût, s’être acclimaté au rythme local (pour preuve, tout comme les locaux, à 22h grand max on est au lit !) et nous avoir donné envie de découvrir le reste. Pas de quoi éveiller en nous des projets d’installation ici, on a que trop vu les limites de la condition d’expatriés ; par contre des envies de vadrouiller en Birmanie, de voir les autres facettes de l’Inde, d’aller croquer un bout de Chine ou de se resservir une part de Laos, ça oui ! Ca fait déjà une base de départ pour notre second « tour du monde » (ah, on ne vous avait pas encore dit ?), planifié pour notre retraite (si on en a une un jour, ça n’semble pas gagné) ou à défaut pour notre imminente victoire au loto.

On est encore là, en Asie, mais on est déjà touché par la nostalgie, ou plutôt les nostalgies, notamment celles : 

  • de la texture du sticky rice et du goût un peu trop épicé de la salade de papaye ;
  • du bruit abrutissant des klaxons et des odeurs envoûtantes des marchés ;
  • de la capacité hors norme à tout relativiser (Bopenian comme on dit par ici) et du bouillonnement stressant des grandes mégalopoles asiatiques ;
  • de la pureté des paysages cambodgiens et de la saleté des ruelles indiennes ;
  • des petites déceptions suite à une négociation non aboutie et de la fierté d’avoir esquivé un énième traquenard ;
  • de la chaleur étouffante et du bonheur exagéré de trouver un ventilo ;
  • du sentiment de normalité lorsqu'on croise un buffle dans la rue et de celui d’exotisme face au moindre petit bout de fromage ;
  • des sourires gratuits des gamins et de ceux payants des chauffeurs de tuktuks ;
  • du plaisir pris à voir ses petites habitudes chahutées et de celui ressenti quand on tombe sur « Questions pour un champion » sur TV5 Monde ;

Bref, notre passage asiatique touche à sa fin, mais on se console parfaitement en se disant qu’une nouvelle page s’ouvre à nous et qu’elle s’annonce tout aussi séduisante (ce qui n’est pas le cas pour tout le monde, bon courage pour la reprise Maman !).

dimanche 4 décembre 2011

Un peu de vacances !

Titre un peu provocateur, mais qui ne traduit que le fait qu’on pense bien à vous et à vos soucis quotidiens : le délicat choix de l’écharpe la plus adaptée à votre tenue de travail du jour, le dégivrage éprouvant au petit matin après un réveil douloureux ou encore l’angoisse du moment le plus propice pour aller s’engouffrer en ville pour les achats de Noël….

De notre côté, après une semaine à arpenter Bangkok et Chiang Mai, nous nous accordons une semaine de repos quasi-total sur l’île de Koh Phangan.



Changement de rythme assez radical mais vraiment bienvenu. On ne se risque à s’éloigner de nos bungalows et de notre petite plage quasi privative que quelques heures dans la journée, pour aller se nourrir ou explorer les alentours, constitués de petits ports de pêche, de forêts tropicales épaisses et de bourgs commerçants. Par ce que tout ne peut pas être parfait, signalons quand même que l’accueil dans ces petites villes est parfois froid (ce qui n’est vraiment pas le cas par contre dans l’hôtel où nous logeons), ça rappelle franchement la baie d’Along côté face sur ce dernier point. Certains insulaires supportent probablement mal l’arrivée massive et assez brutale du tourisme dans leurs petits coins de paradis, ça peut tout à fait se comprendre ; et encore plus quand on voit la faune touristique qui erre ici à l’approche des fameuses Full Moon Party, grande attraction du sud de l’île.

A ce sujet, on est d’ailleurs obligé de surveiller ma mère pour qu’elle ne fasse pas le mur durant la nuit afin de ne pas succomber à la tentation d’aller se trémousser sur la plage sous l’emprise du LSD ; du coup on ne dort que d’un œil, on veille devant notre bungalow à tour de rôle et du coup, on compense en faisant la sieste au soleil pendant la journée ! Pas simple…

Ce petit break nous permet aussi de prendre le temps d’observer de loin l’Australie (pour un peu, si le soleil ne nous éblouissait pas autant, on l’apercevrait presque par delà l’océan depuis nos transats…) et de définir la manière avec laquelle on va l’appréhender. C’est que cette contrée est foutrement grande et qu’il nous faut faire des choix (celui du transport et de l’hébergement est réglé, ce sera « van » pour 1 mois et demi), mais encore une fois, ça reste des problématiques de riches, je ne voudrai pas en rajouter à la provocation !

samedi 3 décembre 2011

La p’tite faiblesse qui vous perdra…


Attentat à la pâte à tartiner sur le Vol DD6470 Bangkok – Surat Thani : bilan provisoire, 1 sac à dos touché, aucun mort à déclarer. 


Voilà ce qui arrive quand on s’entête à vouloir faire voyager un pot de Nutella… Forcément, ça finit par attirer des ennuis ! Et encore, ceci n’était qu’un avertissement, mais j’ai l’impression que l'intégriste du petit-déj qui me sert de compagnon de route ne compte pas s’arrêter pour autant. 

vendredi 2 décembre 2011

Patience qui faiblit

Ce voyage nous aura forcément appris plusieurs choses, mais l'heure du bilan est encore loin, nous verrons ça dans quelques mois. Toutefois, je peux déjà constater ce qu’il nous a fait perdre et, pour Simon, c’est la patience.

Malgré l’expérience des longs trajets en bus, Simon ne supporte plus d’attendre plus de 5 minutes sur place. C’est vrai qu’on est pressé par le temps, ce n’est pas comme ci on voyageait pendant neuf mois !
J’ai donc le droit de l’entendre râler, tel un bon français, quand on est dans une file d’attente, à le voir se lever immédiatement après l’atterrissage d’un avion ou l’arrêt d’un bus et à me presser dès qu’il en a l’occasion.

Attention ses collègues, dès qu’il rentrera, vous avez intérêt à ce que les projets avancent et vite !

Aïe aïe aïe


Ca y est, j’ai testé le massage thaï…

Ca commençait bien. Avec Catherine, nous avons sélectionné plusieurs établissements. « Bon massage » nous a paru parfait : dans une petite rue à l’égard des regards indiscrets, bien propre et en prime, les filles sont diplômées !
Nous y allons pour une séance d’une heure : 30 minutes de massage des pieds et 30 minutes pour les épaules et la tête.
L’accueil est très bien. Les masseuses souriantes nous offrent à boire, nous font prendre un bain de pieds, enfiler un large pantalon et nous allongent dans une petite pièce cosy.
Le massage des pieds est étrange et quelques fois douloureux, les filles insistant sur certains points. Catherine demande d’ailleurs à n’avoir qu’un massage de la tête pour la suite. N’ayant pas de problèmes articulaires, je reste sur le programme convenu : épaule et tête. La masseuse me demande de m’allonger sur le ventre puis elle commence à me grimper dessus et à appuyer très fortement sur toutes les parties de mon corps. Quand vient le moment des épaules et de la tête, ça ne s’arrange pas : elle me bouche les oreilles, me tapote la tête, ébouriffe mes cheveux mais sans toucher le crâne et enfonce, de nouveau, ses doigts dans tous mes muscles.
Au bout de l’heure impartie, j’étais soulagée que ça s’arrête et le lendemain, j’avais des courbatures partout !

Je me questionne donc sur l’intérêt du massage thaï : est ce que l’on se sent vraiment mieux après ou est ce que c’est le fait que ça s’arrête qui fait qu’on apprécie ce moment ?