samedi 17 septembre 2011

Déroutant…

Les circonstances du jour nous ont laissé amplement le temps de faire (déjà) un petit bilan sur notre première semaine en Inde… Il faut dire que les compagnies de bus nous ont encore dorlotées.

Le plan initial était le suivant : nous devions prendre un bus de nuit, direct entre Goa et Aurangabad, trajet d’une durée de 12h, avec la compagnie PauloTravels, compagnie réputée comme l’une des plus sérieuses d’Inde... Après ne pas avoir bien compris pourquoi, on nous a fait embarquer dans un bus couchette (sleeper) alors que pour payer moins cher nous avions pris un classique (seatter), nous avons roulé normalement toute la nuit. Je précise que par normalement, j’intègre le lot classique de collisions avec des vaches sacrées / camions / rickshaw, d’arrêts incompréhensibles, de visites surprises de vendeurs de tout et de rien, etc… Ce matin à 8h, le bus s’arrête, à Pune, soit à 450km de notre destination initiale. Les chauffeurs ne parlant pas anglais, on se dépatouille pour comprendre qu’en fait le bus que nous devions prendre avait été annulé et qu’on avait jugé bon de nous rapprocher de notre destination sans trop nous prévenir et de nous lâcher à 8h du mat’ dans une petite bourgade de 4 millions d’habitants, sur un parking pour bus… Léger de coup de pression pour nous, négociation intensive avec un mec (inconnu au bataillon et sorti d’on ne sait où) pour nous faire rembourser une partie de nos billets, longues discussions pour comprendre que si on veut effectivement rallier notre destination, il nous faut trouver une autre solution et que celle-ci se trouve potentiellement dans l’autre gare routière de la ville, de nouveau négociation intensive avec les conducteurs de rickshaw qui s’y mettent à 3 pour nous expliquer qu’il y a près de 20km de distance entre les 2 gares routières alors que la carte que tu as sous les yeux te dit qu’il y a 4km à tout casser, négociation pour un nouveau billet, mauvaise explication volontaire du lieu du point de départ pour nous faire prendre un taxi qui lui seul est en mesure de savoir où c’est, coup de fierté de notre part pour nous débrouiller par nous même, échec cuisant, retour au fameux taxi, serrage de fesses par crainte de voir nos sacs tomber de la galerie du taxi sur laquelle ils avaient été juste posés, arrivée devant un bus pourri, et enfin trajet de 8h censé en prendre 4 pendant lesquelles notre carrosse à montrer de nombreux  signes de faiblesse ! Au final, arrivée à bon port et location d’une chambre dans un hôtel un peu plus standing pour pouvoir souffler et se nourrir (ce que nous n’avions pas franchement fait depuis plus de 24h) au calme !

Bref, pas mal d’émotions, on a vécu successivement Maud et moi des phases de stress intense, d’énervement, d’incompréhension mais aussi des fous rires, des montées jouissives d’adrénaline et de la satisfaction quand on a réussi à gratter 100 Roupies / 1,5€ supplémentaires (malgré nos têtes de pigeons) sur la dernière offre du chauffeur de bus !

L’exemple du jour s’y prête bien, mais en 7 jours en Inde on en a déjà des tas comme ça et ça ne va pas s’arrêter là ! L’Inde et le fonctionnement de la société indienne sont pour nous encore complètement énigmatiques, les gens semblent coexister correctement (si je passe bien sûr les aspects liés à la misère, à laquelle, c’est triste à dire, on commence à « s’habituer » froidement…) mais pour nous, tout n’est qu’à l’état de questions sans réponse et on se résout constamment à prendre notre temps et à faire face à l’imprévu.
Et tant mieux d’ailleurs ! En en rediscutant ensemble, on s’est rendu compte qu’il s’agissait là d’une de nos motivations communes dont nous n’étions jusqu’ici pas réellement conscients pour faire ce voyage : nous tester, nous confronter à des situations imprévisibles, nous observer mutuellement réagir face à l’agitation constante de la vie indienne, nous bousculer dans notre confort quotidien et nous remettre en question. Et le fait d’essayer de voyager en budget volontairement serré (13€ par jour tout compris depuis notre arrivée) nous oblige à nous mouiller un peu et à ne pas rester purement observateurs extérieurs!

En gros, on en redemande, même si on s’abstiendrait bien de reperdre de nouveau une journée complète dans un bus délabré!

2 commentaires:

christine a dit…

Pas besoin d'aller si loin pour avoir des aventures de voyage . . . En France grâce à la SNCF, tu peux faire des trajets prévus initialement en deux heures en 8 heures le soir en rentrant de réunion. Cela te permet de voir (ou d'apercevoir) différents paysages des gares où tu passes.

Yoann a dit…

Alors ça j'adore. Merci pour ce fabuleux poste. Courage les amis, ce sont ces moments les meilleurs, non ?