Et dire qu’en vagabondant dans les
rues de Salta, on s’imaginait qu’on était en train d’avoir un avant-gout
de la Bolivie …
Grossière erreur, on s’est vite aperçu par la suite qu’on était loin du compte.
Arrivés à la dernière ville
argentine (La Quiaca ),
située à plus de 3000m d’altitude, il s’agit de crapahuter dans les rues avec
le souffle court, le mal de l’altitude qui compresse le cerveau et le soleil
brulant qui se mêle au vent froid, pour atteindre le pont séparant les 2 pays. S’en suivent les procédures
maintenant habituelles, tampon de sortie d’un territoire puis d’entrée dans
l’autre, rangement des passeports, changement de Lonely Planet, recherche de la
carte de Villazon (inexistante…) et ouvertures en grand des yeux, histoire
d’essayer de capter rapidement les premiers codes du pays. Et là, la claque, on
arrive dans un tout autre monde, quand bien même les 2 villes sont collées :
pauvreté qui saute aux yeux, vétusté des bâtiments, désordre apparent,
animation autour d’échoppes de rues et de vendeurs ambulants...
L’occasion
aussi de se rendre compte que la carapace qu’on pensait s’être forgé en Inde
n’est pas si épaisse que ça, tant mieux d’ailleurs. Les 30 mn de marche qui
nous séparent de la gare, où nous escomptions prendre un train, nous dévoilent un
visage de ce pays à l’image de nos clichés : les femmes sont pour la
grande majorité en tenue traditionnelle de Cholitas (Jupes, pull recouvert d’un
tablier, longues tresses qui se rejoignent dans le dos reliées par un pompon,
chapeau vissé sur la tête, et tissu traditionnel noué autour des épaules, qui
sert de sac à provision ou à bébé selon les cas), les hommes avec la boule de
feuilles de coca coincée derrière la joue, les véhicules qui datent de
Mathusalem, les animaux qui errent dans les rues…
Vous l’aurez compris, un
changement d’ambiance radical, auquel est venu s’ajouter la première difficulté
de cette étape : en raison d’un mouvement de grève des mineurs, les axes
routiers et ferroviaires vers le Salar d’Uyuni sont bloqués. Du coup, on se
concerte avec Nicol (américaine) et Nathan (Anglais) qui sont dans la même
situation que nous et on se met d’accord sur un changement de plan : on
monte vers le Nord et on redescendra par la suite. Du coup, nous qui nous croyons
sortis de ces interminables voyages en bus, nous voilà à expérimenter les bus
de nuits boliviens dès le premier jour, et on n’a pas été déçus : bus
pourri, fenêtre qui ne ferme pas malgré les températures nocturnes négatives,
routes non goudronnées et bordées de ravins, multiples crevaisons durant le
trajet, arrêt à quelques kilomètres du terminal de bus en raison d’un nouveau
blocage… !
Bref, un début un peu épique,
mais en même temps très envoutant, à condition que l’on parvienne à se mettre
au rythme de vie bolivien !
2 commentaires:
Bienvenue en Bolivie, vous ne pourrez pas dire qu'on ne vous avait pas prévenus !
Le meilleur reste à venir ...
Salut les voyageurs normands,
Cela fait bien plaisir de vous lire et de voir que vos aventures se déroulent toujours bien. Retour en France et reprise du boulot depuis le 1er Mai. Du coup, je continue à voyager par procuration via votre blog!
Bonne suite de route,
Virginie de Kangaroo Valley! (avec les wombats)
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