Principale étape de notre visite de l’île du Nord, ça fait maintenant plusieurs jours qu’on rôde autour de Rotorua (« lac du cratère » en maori), ville de 70 000 habitants très étendue géographiquement. Notre lieu d’accueil HelpX se trouve à Rotorua, mais pour autant on est à plus de 20km du centre ville. Encore loin d’en avoir fait le tour, on a déjà pu cependant en gouter les charmes et y déceler une légère pointe d’amertume.
De plus, se concentrent ici des zones de forte activité géothermique et volcanique, ce qui se traduit par la présence de sources d’eau chaude, de geysers, de bassins multicolores (notamment verte arsenic) ou encore de gisements de boues bouillonnantes ; visuellement c’est génial, olfactivement légèrement moins, l’odeur d’œuf pourri est omniprésente dans le coin et fait que Maud me jette des regards suspicieux (voire accusateurs) très régulièrement. Enfin, la ville garde de nombreuses traces des premiers temps de l’arrivée des britanniques, entre la présence de bâtiments coloniaux (notamment le musée, ex centre thermal), des églises anglicanes et des vieux sites industriels notamment liés à l’industrie du bois.
Bref, un pur concentré de Nouvelle-Zélande, mais auquel vient s’ajouter un côté un peu superficiel et surfait qu’on n’avait pas eu l’occasion de trop déceler jusqu’ici. Tous ces atouts ont bien sûr fait de la ville une étape touristique incontournable, mais à vouloir trop en jouer, ça peut devenir limite caricatural. La soif d’authenticité des nombreux visiteurs a engendré l’émergence d’un « business de l’indigène et du géothermalisme ». Le centre ville se résume presque à une immense zone commerciale et hôtelière, à se demander où les gens peuvent bien vivre. Des espèces de « maoriland » ont poussé un peu partout, parcs d’attraction situés dans décors en carton-pâte garantis authentiques et où des danseurs tatoués au gros feutre (pas indélébile) servent du haka en veux tu en voilà.
Et le Lady Knox Geyser, autour duquel on a construit des gradins, est déclenché chaque matin à 10h15 pétante par Dave (charmant speaker maori dont les blagues sont bien huilées) en versant un petit sachet de savon en poudre à l’intérieur. L’eau jaillit pendant 20mn, après quoi les bus repartent vers la prochaine attraction. C’est à se demander si notre jolie piscine d’arsenic a cette étrange couleur (le vert dans l’article sur Wai-o-tapu) naturellement, où si on y verse pas 2/3 pots de colorant chaque matin pour lui redonner des couleurs !
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