vendredi 30 mars 2012

Les glaciers du désert

D’un côté, les fjords, la verdure et l’océan ; de l’autre, la steppe balayée par les vents et la sécheresse. Le passage entre le Chili et l’Argentine a été une vraie rupture, le changement de décor est radical, et assez déroutant.

Sortis de Puerto Natales, les conditions climatiques nous ont incitées à faire une étape intermédiaire avant d’achever notre descente vers le Sud. Quitte à voir le bout du monde sous la pluie, autant profiter du soleil un peu plus au nord tant qu’il est encore là. Direction donc l’Argentine et la ville d’El Calafate, capitale de la région des glaciers. On embarque dans le bus de bon matin, roulons un peu, l’occasion d’apercevoir nos premiers condors planés, somnolons beaucoup puis descendons aux postes frontières successifs (les douaniers argentins furent moins aimables que leurs voisins chiliens, mais il faut dire qu’on les avait perturbé en pleine partie de ping pong, il y a des choses avec lesquelles on ne transige pas !). A cette occasion, nous apercevons Dominique et Annie, rouennaises rencontrées sur le bateau et fraîchement revenues de deux nuit passées dans une bergerie. 

Ces retrouvailles finissent de nous réveiller et le soleil est maintenant bien actif, on commence donc à prêter attention au décor qui défile derrière les vitres du bus. Du désert, sec, tous les 10km une immense estancias (en général constituée de bâtiments plutôt luxueux entourés d’immenses terres clôturées), quelques guanacos (cousins du lama) et nandus (cousin de l’émeu) qui détalent au passage du bus, et sinon, rien… Pas d’eau, pas de neige, pas de montagnes, pas d’arbres, et un soleil de plomb… Sans s’être réellement imaginé sur quoi nous allions tomber, on se dirigeait vers le pays des glaciers, ce qu’on voyait était loin, très loin même de ce à quoi nous nous attendions. On pensait trouver les Alpes, on est tombé ans un décor de western. Premier reflex, on vérifie qu’on est dans le bon bus. Contrôle ok, mais c’est quand même très perturbant ça a un côté un peu irréaliste. L’impression subsistera jusqu’à l’arrivée à El Calafate, toujours le même côté désertique, seul le lac nous rassure un peu, mais d’ici à imaginer des glaciers…


Dès le lendemain, accompagnés de nos 2 camarades rouennaises, on file vers le Perito Moreno, 50km plus à l’Ouest, et là, plus de doute, tout se confirme. Les montagnes se dessinent, des lacs apparaissent, une immense langue blanche s’y faufile. On se retrouve rapidement au pied d’une énorme masse de glace, laissant apparaître des reflets bleus changeants. Le Perito Moreno, au-delà de sa taille, se distingue aussi pas le fait qu’il est l’un des rares glaciers à encore avancer (2 mètres par jour !). Du coup, en plus du spectacle visuel, on a le droit au spectacle sonore des  craquements réguliers et des pans de glace qui se  décrochent et viennent exploser dans le lac, se transformant en icebergs qui dérivent tranquillement. Le genre d’endroit qu’on peut regarder des heures durant, sans bouger, juste à attendre le prochain éboulement ou la nouvelle nuance de bleu qui va apparaître !

Malheureusement, il faut finir par redécoller, un peu frustré parce que persuadé que le gros pic juste devant s’apprêtait à se détacher. Retour dans l’ « autre monde », 1 heure de route et l’impression d’avoir été télétransporté.

2 commentaires:

Herve a dit…

Magnifiques photos du glacier qui donnent effectivement envie d'y être ... merci de nous faire voyager au chaud confortablement vautrés dans le canapé ! Biz

christine a dit…

Eh . . . Il faut réviser ses voyages : le Fox Glacier en Nouvelle Zélande (un lointain pays vu du Chili ?), s'est remis à avancer depuis 1987. Ils sont donc au moins 2 glaciers à avancer !