vendredi 16 mars 2012

Bateaux et pots de peinture


Valparaiso, surnommée « Valpo », une cité qui cohabite avec un océan, 44 collines, 300 000 habitants, dont 3 couillons qu’on va tâcher d’oublier et qui se promènent toujours avec notre sac, et 2 mondes qui se côtoient.

D’une part, El Plan, la ville basse, zone portuaire et commerçante toute plate, constituée de grandes artères bordées de commerces et de différentes institutions, très souvent en lien avec le domaine naval. Rien d’étonnant sachant que Valparaiso a pendant très longtemps été le plus grand port d’Amérique du sud, premier arrêt pour les marins après le franchissement du Cap Horn ; puis l’activité a progressivement décliné en raison de guerres, de tremblements de terre et surtout de la création du canal de Panama qui a sérieusement réduit le trafic maritime. Cependant, cette partie de la ville est toujours très active :
  • Côté mer, le port grouille toujours, d’immenses grues vident les navires de leurs containers, des chalutiers ramènent du poisson en abondance, des lions de mer prennent le soleil tranquillement sur les bouées ou les coqs des navires de passage, des jeunes rameutent les touristes pour les embarquer dans les « Collectivos », les bateaux de la marine chilienne flotte tranquillement au large et les marins paradent sur la place Sotomayor.
  • Côté terre, les grandes enseignent cohabitent avec les vendeurs de rues,  les étudiants manifestent, les Trolleybus (sorte de vieux tramway, avec les caténaires mais sans les rails) frôlent les taxis et un simple petit geste de la main suffit à les arrêter, le midi on y mange dans des petites cantines qui servent le « Menu del dia » (repas simple, copieux et très bon marché), le soir on grignote des empanadas cuisinés et fris sur le trottoir (ceux au Pino, mélange de viande hachée, d’oignons, d’olives et d’œuf sont à tomber).


D’autre part, le monde des Cerros (collines), auquel on accède pour les courageux par des escaliers interminables ou par des rues si pentues que les voitures y usent leur première et les piétons mouillent le tee-shirt en moins de deux, ou pour les plus fainéants par les Ascensores (dont le niveau d’entretien encourage fortement à faire un peu d’exercice physique). Quelques mètres suffisent à s’engouffrer dans un univers totalement différent de celui de la ville basse, un vrai musée à ciel ouvert où les belles demeures cohabitent avec des habitations décrépites et repeintes dans des couleurs plus vives les unes que les autres, des quartiers constitués de ruelles sinueuses dans lesquelles le moindre bout de mur / de marches / de portes est le terrain de jeu des graffeurs, des galeries où des artistes en tout genre laissent aller leur inspiration et des églises qui surplombent le port et portent chance aux marins qui prennent le large. 
Bref, un vrai décor de pub pour Dulux Valentine, immense, et dont les principaux attraits se concentrent sur le Cerro Conception (où nous dormions), le Cerro Allegre et le Cerro Bellavista (dans lequel Pablo Neruda avait l’une de ses résidences). Un monde assez féérique, dans lequel la vie semble plus calme et reposante, ce qui n’empêche pas d’y faire de mauvaises rencontres.


Tel que c’est décrit, on pourrait croire qu’il suffirait d’aller faire un tour sur le port du Havre puis d’enchaîner par le rayon peinture du Leroy Merlin de Montivilliers, mais il manquerait le soleil et l’accent espagnol qui résonne (fort !!!) à tous les coins de rue ! Bref, il y avait pire endroit pour être contraint à faire une étape prolongée (en raison du temps de façonnage de la nouvelle paire de lunettes avec verres amincis selon les critères de mode chilienne), il est maintenant grand temps pour nous de reprendre la route vers le Sud (et de re-gouter aux plaisirs des bus de nuit) !  

1 commentaire:

CL et BD a dit…

Valparaiso a été l'objet d'une chanson qui a connue un certain succès il y a qqes années.Bon courage pour les trajets en bus.Bisous. CL-BD.