samedi 31 décembre 2011

En roue libre...


…je crois que ce blog n’a jamais aussi bien porté son nom que depuis que nous avons repris la route vers le Nord, il y a une bonne semaine maintenant. Pas évident de décrire ce qu’on vit, ce qu’on voit ou ce qu’on fait, à part qu’on fait de la route. On ne sait d’ailleurs parfois plus très bien si on fait de la route avec pour objectif de rallier une destination précise, ou si on s’oblige à se donner des points de chute pour avoir un bon prétexte pour rouler (et se déculpabiliser de bruler du pétrole !). Trois raisons à cela :
  • la première, c’est qu’absorber des kilomètres à 60 de moyenne au milieu de très grands espaces, c’est un vrai plaisir et la garantie d’en prendre plein la vue à chaque sortie de virage ; 
  • la seconde, c’est que les meilleures surprises ont eu lieu durant les journées où on est parti un peu à l’aveuglette, sans se mettre de contrainte et donc en se laissant la possibilité de s’ouvrir aux opportunités qui se présentent. D’autant plus que les rares étapes qui étaient de vrais points de passages pour nous ont été plutôt décevantes par rapport au reste. Pointons à ce sujet la bourgade de « Surfer Paradise », nom qui à de quoi faire rêver (et dont la seule évocation fait réveiller le Patrick Swayze qui sommeille en M. Guilliot) mais qui au final se résume à de belles plages (comme partout) bordées de grands buildings, quand on peut avoir de belles plages bordées d’une nature luxuriante en poussant quelques kilomètres de plus ;
  • la troisième, c’est qu’on s’est imposé un point à rallier d’ici au 5 Janvier, la ville de Rockhampton et son célèbre rodéo, étape qui marquera la fin de notre route commune avec nos 2 compères. Pour nous, ce sera la fin de la montée vers le Nord, pour eux, pas tout à fait, le pétrole les a rendu addict.

Bref, on prend vraiment le temps de vivre et de profiter des petits plaisirs simples : répondre à l’appel des plages sauvages et se faire rouler dans le sable par la première vague qui déferle, partager un réveillon avec des brésiliens rencontrés autour d’un barbecue, goûter (enfin) les bières locales et les saucisses de kangourous, s’extasier devant un groupe des dauphins (d'ailerons de dauphins plus exactement) qui se donnent du mal pour ne pas être repéré par le premier touriste qui passe, faire un feu au milieu de la forêt et sympathiser avec des possums …
et le dernier, le plus chronophage, c’est de défier les poissons sur leur terrain de jeu et de mettre à l’épreuve notre patience aux bords des lacs et des rivières. Mais ça a fini par porter ses fruits : Maud, Simon (le blond) et Moi avons chacun sorti un poisson (dont un unique est passé à la casserole et dont la taille très réduite nous a valu un sublime « What a shame ! » d’une sexagénaire australienne) tandis que Tony, pour faire original et inventer une nouvelle légende du bush, a réussi à sortir une tortue à la ligne… !

Vous l’aurez compris, on ne souffre pas d’un rythme trop soutenu et faire un peu de route chaque jour est la seule chose qu’on s’impose. Pendant que j’y pense, une bonne nouvelle, on a dégotté une famille prête à nous accueillir en HelpX pour une petite dizaine de jour, ça permettra de faire refroidir un peu le moteur ! 

Aucun commentaire: