6 jours passés ici, et le
sentiment de n’avoir fait que toucher du bout des doigts cette ville, dans laquelle on a vite pris des repères
(avec l’aide de Jeanne et Martin qui nous ont bien aiguillé) mais qui semble
regorger d’encore tant de choses à découvrir. Mais il est maintenant temps
d’aller respirer l’air pur dans les grands espaces argentins !
...ou comment Maud va survivre pendant 9 mois de vadrouille avec pour seul bagage un sac à dos!
vendredi 27 avril 2012
La capitale où...
7 heures en Uruguay
A quelques encablures de Buenos Aires, de l’autre côté du Rio de la Plata , l’Uruguay est accessible en une petite heure de traversée en ferry (hors traditionnelle séance de tamponnage des passeports). Une destination de choix pour les week-ends de la bourgeoisie portenos, et pour nous, une excellente opportunité de virée, qui a contraint la famille Le Pley (d’ordinaire peu matinale) à se lever aux aurores.
Mais cela en valait la
peine : la cité de Colonia del Sacramento, classée au Patrimoine mondiale
de l’Unesco et teintée par les 3 siècles pendant lesquelles la cité a été
brinquebalée successivement entre l’Espagne et le Portugal qui s’en disputaient la
gouvernance, nous a dévoilé ses charmes pendant quelques heures. A défaut
d’avoir pu s’imprégner de l’atmosphère uruguayenne dont on n’aura vu qu’une
infime partie, on a passé une excellente journée, et c’est déjà pas mal !
Protéines
Après quelques semaines de végétarisme initialement contraint puis vraiment apprécié en Inde, en Nouvelle-Zélande et plus récemment à Tigre, on s'est attèlé à remettre d'applomb notre taux de protéines.
Morcilla, Lomo, Bife de Chorizo, Asado, Lomo, Lomito, Chorizo, Chinculin,
Riñones, Pollo, Bondiola, Cerdo...! Bref de la viande, beaucoup de viande, le tout bien grillé au barbecue ; Et un peu de pain; Et éventuellement des frites; Et des légumes, mais alors si vraiment vous insitez! Voilà LA spécialité culinaire argentine, la Parilla, à laquelle Martin nous a fait le plaisir de nous initier, et qu'on devrait de nouveau déguster prochainement dans la Pampa.
mardi 24 avril 2012
Têtes connues volume 4
Après un réveil bien matinal ce dimanche matin, nous voilà à l’aéroport international de Buenos Aires, dans la zone des arrivées. Les yeux rivés sur la sortie par laquelle passent tous les passagers en provenance de l’étranger, nous attendons d’entrapercevoir un chariot débordant de valises, et qui peine à passer par le portique. C’est que Patrice et Dominique (Papa et Maman de Maud) sont du genre à voyager chargé et à prendre le nécessaire plus le « au cas où » avec eux en toutes circonstances. En fait, il n’en est rien, nous avons visiblement été mauvaises langues. Les voilà qui arrivent sans même un charriot, avec 2 petites valises à roulettes, le pas décidé, le regard alerte qui scrute la foule pour nous identifier ; Et ce malgré le teint un peu pâle de Patrice, pour qui l’avion n’a pas été une partie de plaisir, mais qui a rapidement retrouvé des couleurs, le climat ensoleillé et la première dégustation de vin argentin aidant.
Maintenant, 2 belles semaines en leur
compagnie s’annoncent à nous, bien sympathiques et aussi bien denses. Le pays
est tellement immense que même après avoir fait des choix bien tranchés sur les
régions à découvrir, l’objectif de repartir avec un bon aperçu du pays en un
temps limité s’annonce assez sportif ! D’autant plus que cela va se
conjuguer avec un autre objectif, celui de démontrer aux argentins qu’ils ne
sont pas les experts en rythme de vie décalé (« à l’espagnole ») et qu’en France certains sont capables de les détrôner dans cette
discipline. Il est grand temps de s'atteler à tout ça, et de combler en partie les 7 mois loin d'eux qui se sont écoulés depuis notre départ!
dimanche 22 avril 2012
Chambre avec vue
Proxima estacion : Buenos Aires!
Après avoir rôdé autour pendant cette dernière semaine, la capitale argentine nous ouvre ses portes. Nous avons pris nos quartiers dans un charmant duplex au 10 ème et dernier étage d'un grand immeuble situé au coeur de la ville, dans le quartier de Congreso. Le confort est au rendez-vous, et la vue du balcon loin d'être désagréable! Un vrai petit luxe, qui, dans la mesure où dès demain nous serons 4 à l'occuper, revient au final moins cher que de s'installer en dortoir dans les auberges bon marché!
A nous maintenant les joies de la vie à Buenos Aires, que nous allons dans un premier temps explorer avec Jeanne (la même qu'à Londres) et Martin (son copain originaire de "aqua"), puis avec Patrice et Dominique (Papa et Maman de Maud)!
samedi 21 avril 2012
Un point noir au milieu d'un joli tableau
Voilà, une semaine que nous
sommes à la Casona
del Rio, l’aventure prend fin, à regret… Enfin pas tant que ça ! Cette
pause HelpX, qui sera probablement la dernière de notre voyage, a été bénéfique
mais le bilan est quand même en demi-teinte.
Tous les ingrédients étaient
pourtant là :
- Des lieux somptueux : une jolie maison au bord du fleuve ; un grand jardin, bordé d’un côté par le fleuve aux eaux marrons foncées (on vous dira ici que c’est uniquement dû aux sols argileux, mais l’absence d’égouts y est aussi pour quelque chose) et de l’autre par une forêt dense qu’il faut explorer machette à la main (le genre d’images qu’on avait entête étant petits quand il s’agissait d’imaginer un voyage en Amérique du Sud… l’influence d’Indiana Jones probablement !) ; un ponton ombragé, idéal pour se la couler douce l’après midi et pécher tranquillement (et une dorade de quasi 2 kilos de remonter, une !) ; de la faune en pagaille (chiens, chats, colibris, pics-verts, chouettes, araignée…) ; la ville de Tigre, son marché et ses belles demeures à 2 pas ; des possibilités de promenade à pieds et en kayaks…
- Du boulot agréable : une totale latitude dans ce que nous faisons ; des activités en plein air allant de la construction d’une balançoire à la création de chemins dans la forêt ; la préparation de repas collectifs pour la smala de travailleurs que nous constituons.
- Une bonne bande de « collègues » : On aura au final vu défiler 7 Helpers (on a été jusqu’à 8 en même temps) ; des parties de cartes endiablées ; la dégustation du mauvais vin argentin vendu par la seule échoppe de l’île le soir en bord de rivière ; pleins de découvertes culturelles et culinaires
- Un joli soleil.
Bref, pleins de très bons moments
mais avec toujours cette impression désagréable qui nous a empêché de profiter
pleinement !
mardi 17 avril 2012
L’auberge argentine
Une auberge, des clients (principalement argentins), des propriétaires (Carolina, argentine extrêmement bavarde frustrée par des extinctions de voix à répétition, et Stef, hollandais peu loquace ayant parcouru le globe pendant 15 ans de sa vie), des amis des propriétaires (notamment Ariel, adorable masseur argentin qui médite en faisant le poirier chaque matin, et Vishnou, indien maîtrisant la cuisson des chapatis à merveille et qui est en mesure de répondre à toutes nos questions restées sans réponse après notre départ de Delhi), des « helpers » (Aelaig, éleveuse en formation, Ben et Kristina, étudiants allemands et bientôt un couple d’italiens), des voisins (la voisine de gauche qui tient la mini boutique de l’île, et le papy de droite, à qui il manque un bras, qui promène son chien à qui il manque une patte), des chiens, des chats…
Un grand lieu d’échanges perpétuel, où les discussions commencent en espagnol et se terminent en anglais, où l’accent argentin et ses « Cheu » à répétition se mêle aux intonations germaniques, où les identités se choquent et se mélangent, et où les souvenirs de voyage de chacun multiplient de manière exponentielle les influences culturelles (et culinaires !).
Une auberge argentine qui a des airs d'auberge espagnole!
vendredi 13 avril 2012
La Casona del Rio
Après ces quelques jours de vacances, retour à la pas si dure "réalité du travail". 8 jours de HelpX qui se présentent devant nous, à "la Casona des Rio", Bed and Breakfast (Cama y Desayuno comme on dit ici) située sur une île dans le delta du Tigre, à 40km au nord de Buenos Aires. Pas de route, pas de pont, le fleuve et le petit sentier qui le longe comme seules voies de transport (un bateau collectif passe 6 fois par jour), et la nature!
Au programme pour débuter les festivités, nettoyage des canaux d'irrigation / évacuation, défrichage à la machette d'une portion de forêt semi-tropicale et cuisine!
La Patagonie balnéaire
Et bien voilà ce qui arrive quand on se croît en vacances… On fainéantise, on procrastine, on se dit qu’on aura bien le temps d’écrire un article demain… Bref on fait une entorse à la discipline qu’il faut pour mettre à jour ce blog régulièrement et pour essayer d’avoir d’ici quelques mois une trace écrite de ce qu’on a ressenti sur le vif. Et puis voilà, on s’y remet, et là on s’aperçoit que l’étape précédente est déjà classée dans la catégorie souvenir.
Tant pis pour le côté « à chaud », on dira qu’on s’est laissé entrainer par l’atmosphère balnéaire des villes de Bariloche et de San Martin de los Andes. Et en effet, on s’est laissé porter ; pendant cette dernière semaine, on a fait nos touristes, ni plus ni moins ! Tout comme les nombreux argentins venus prendre l’air pendant la semaine sainte, on a suivi les consignes des offices du tourisme locaux en empruntant bien sagement les itinéraires tout tracés.
A Bariloche tout d’abord, ville de montagne connue pour son atmosphère semblable à la Suisse. On a fait le tour des chocolateries qui font la renommée de la ville, on est allé voir le plus gros œuf de Pâques du monde (Passionant !), on a fait du lèche vitrine, on est allé sur la ballade qui permet d’avoir un joli point de vue sur le lac, on a (enfin) mangé notre GROS morceau de bœuf dont il est difficile de venir à bout, malgré qu’on l’ait commandé en demi-portion (oui, la spécialité culinaire du pays se résume au sketch de Florence Forresti, du bœuf et des patates, en grande quantité !) … On n’est pas allé jusqu’à se faire photographier à côté des Saint-bernards avec leur petit tonneaux qui pendouillent autour du cou (souvenir soi-disant incontournable de la ville) mais il s’en est fallu de peu !
Et rebelote à San Martin, marchés d'artisanat, dégustation de glaces au dulce de leche, longues promenades, visite d’un musée sur le Che (le jeune Ernesto aurait passé quelques nuits ici lors de son premier périple à travers l’Amérique du Sud, le prétexte est suffisant pour ouvrir un musée !), écriture de cartes postales au soleil, farniente… Les vacances quoi !
Mais au final, ces derniers jours ont filé très rapidement, dans la mesure où une partie non négligeable de notre temps s’est écoulé dans le bus. Ce qui a d’ailleurs été source de frustration, les paysages traversés ont été magnifiques mais impossible de faire arrêter la machine pour aller gambader un peu (et prendre quelques photos). C’est là qu’on regrette vraiment le mode de voyage en van de l’Océanie, et la liberté de s’arrêter où bon nous semblait qui va avec (par contre, les températures extérieures la nuit ne nous l’ont pas fait regretté du tout). La Patagonie aurait peut-être méritée qu’on la traverse un peu moins vite, mais c’est un prétexte tout trouvé pour revenir y faire un tour d’ici peu !
mardi 10 avril 2012
Le pays du Maté...!
lundi 9 avril 2012
vendredi 6 avril 2012
La route du (Barilo)Che
36 heures de transport, c’est le prix à payer quand on cherche à s’extraire par voie terrestre du bout du monde. Assurément, le trajet le plus long de ce voyage, mais aussi l’un des plus confortables, malgré les milliers de kilomètres parcourus sur les portions de route non goudronnée. Cet itinéraire nous ayant amené jusqu’à Bariloche empruntait la mythique Ruta 40, équivalent argentin de la Route 66 traversant intégralement le pays du Nord au Sud, et faisant partie intégrante du parcours du Che lors de ses voyages initiatiques à moto.
De notre côté, aucune velléité révolutionnaire ne nous est apparue pendant le trajet, si ce n’est un grand vent de rébellion contre le mec qui a osé nous préparer des plateaux repas qui n’auraient pas rassasié l’appétit d’un morpion de 5 ans et qui intégraient une substance gélatineuse non identifiée en guise de dessert ! Hasta la victoria contre el « malbouffe » siempre !
jeudi 5 avril 2012
On tient le bon bout
Enfin, nous y sommes arrivés, non sans mal…
Première impression, un trajet en bus encore scotchant, la traversée du détroit de Magellan, deux passages de frontière, quelques stops dans des « villages » de 3 voire 4 maisons…. et des paysages incroyables qui défilent! Cela débute par une longue traversée du désert (relativement similaire à celui observé plus au Nord), puis débouche sur une arrivée subite dans des massifs montagneux aux cimes enneigées, des lacs embrumés, et surtout de grandes forêts aux nuances jaune, orange et surtout rouge vif. C’est l’automne par ici, et à première vue on pourrait croire que le nom de l’archipel, Terre de Feu, provient de la couleur de ces feuillages. L’origine est en fait tout autre : ce nom a été donné par les premiers colons qui, à l’approche des côtes, distinguaient de très nombreux feux sur l’île, dont certains en mouvement. Les Selknams, premiers habitants de la région, vivaient intégralement nus, se recouvrant le corps de graisse animale; Pour se protéger du froid, ils allumaient donc de nombreux feux, y compris sur leurs bateaux (à l’aide de foyers en pierre qu’ils disposaient au centre de leurs embarcations). Tout ça est maintenant bien fini, les gens sont maintenant équipés de doudounes dans les parages; sauf Nicolas Hulot, qu'on a croisé qui déambulait à poil dans les rues d’Ushuaia, on confirme bien qu’il n’était pas armé pour la Présidentielle …
Deuxième impression, à la sortie du bus, Ushuaia, c’est pas terrible ! Un grand port, sans charme apparent, peu de patrimoine architectural, des constructions à la va-vite et qui ne semblent pas très réfléchies, des boutiques pour touristes sans grand intérêt… Petite déception, mais qui s’échappe vite lorsqu’on tourne le regard vers les montagnes ou vers le détroit de Beagle. D’autant plus que pour une fois, la météo a été plutôt pessimiste, il fait froid, soit, mais la pluie / neige fondue est très limitée et le soleil se montre régulièrement.
Dernière impression, la plus étrange, celle d’être à Ushuaïa…. Chaque action, aussi anodine soit elle, prend un sens particulier : prendre un bus à Ushuaia, se cuisiner une ratatouille à Ushuaia, boire un verre avec des brésiliens à Ushuaia, faire des randos à Ushuaia… Tout ça résonne étrangement, on y est, c’est étrange, et assez surréaliste !
PS : Ah non, il y a encore une autre impression, un peu amère celle-çi : celle de se faire effectivement racketter par les différentes compagnies de bus pour parvenir à s’échapper d’ici, et de se dire qu’on a eu tort de se croire plus malins que les autres, qui eux ne savent probablement pas s’y prendre … c’est pas comme si on avait pas été prévenus !
mardi 3 avril 2012
dimanche 1 avril 2012
Passe-frontière
Nos premiers pas en Argentine furent quelques peu déstabilisants mais pour l’heure, nous retournons au Chili pour retrouver de nouveau l’Argentine dans un ou deux jours. En Patagonie, la frontière entre les deux pays est très biscornue et beaucoup d’habitants ont d’ailleurs la double nationalité. Notre prochaine destination est la Terre de Feu, séparée elle aussi entre le Chili et l’Argentine. Nous souhaitons aller à Ushuaia (côté argentin) mais la route nécessite une étape intermédiaire, et la faire au Chili est nettement moins couteux. Ca ne va pas être bon pour notre bilan carbone, mais parfois l’économie a raison de notre bonne conscience écologique… Ce nouveau passage de la frontière nous donnera l’occasion de nous tenir informé des scores du tournoi de Ping Pong de la douane argentine, et de compléter notre collection de tampons dans nos passeports !
Notre étape chilienne est donc quasi terminée, mais pour autant on a vraiment du mal à se faire une représentation claire de la culture de ce pays : notre descente du Chili s’est fait par grandes enjambées, on n’a donc pas eu l’occasion de se forger une image précise et unique de la culture chilienne. On a vu plein de petits morceaux de ce pays, tous très différents. Dans tous les cas, on a pu constater que les gens étaient accueillants et qu’ils avaient un mode de vie très européanisé, mais difficile d’en dire plus.
On n’a donc plus le choix, il faudra qu’on passe par le Nord du Chili après avoir remonté l’Argentine.
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